Mort du président iranien Raïssi : l’hélicoptère est-il un moyen de transport dangereux ?

Ce mode de déplacement, réservé à une élite, a été fatal a des personnalités du sport et de la politique. Dernières victimes en date : le président iranien et son ministre des Affaires étrangères.

L'hélicoptère du président iranien Raïssi, au décollage, quelques heures avant le crash (Photo by Ali Hamed HAGHDOUST / IRNA / AFP)
L'hélicoptère du président iranien Raïssi, au décollage, quelques heures avant le crash (Photo by Ali Hamed HAGHDOUST / IRNA / AFP)

Le chanteur Daniel Balavoine, le basketteur américain Kobe Bryant, le député LR et homme d'affaires Olivier Dassault... À cette longue liste de personnalités viennent de s'ajouter notamment le président iranien Raïssi et son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, tous deux morts dans le crash de leur hélicoptère dimanche 19 mai, dans le nord-ouest du pays.

Si l'hélicoptère est un moyen de transport réservé aux plus fortunés, il n'en est pas moins dangereux. L'autre moyen de déplacement des stars, les jets privés, serait même moins dangereux. En effet, les hélicoptères ont un taux de 9,84 accidents par 100 000 heures de vol, contre 6,29 accidents pour les avions privés, selon la FAA (Fédéral Aviation Administration).

En raison des différentes normes de sécurité selon les pays et de l'accès aux données, il est toutefois compliqué de comparer la sécurité des différents mode de transport à travers le monde. Une tâche rendue d'autant plus difficile par le nombre d'utilisateurs très différents selon qu'on parle d'un deux roues motorisées ou d'un avion.

Il existe pourtant un indicateur qui permet d'effacer ce biais : le nombre de morts par milliard de passagers au kilomètre. Cela signifie que pour un moyen de transport donné, on calcule le nombre de morts pour un milliard de passagers parcourant un kilomètre, en partant des chiffres publiés par les différents pays.

Selon ce calcul mené par l'Agence ferroviaire européenne dans les 27 pays composant l'Union européenne entre 2008 et 2012, il faut faire parcourir 16 kilomètres à un milliard de passagers dans un avion pour déplorer le premier mort.

Toujours avec cette distance de 16 km parcourus par un milliard de passagers, on dénombre 783 motards décédés, 50 automobilistes, deux décès parmi les passagers de train, trois parmi les passagers de bus. Mais l'hélicoptère n'étant pas un moyen de transport accessible à tous et répandu, il n'a pas été pris en compte dans cette étude.

Selon le FAA, aux États-Unis, le taux d'accidents mortels des hélicoptères est de 0,76 accidents mortels pour 100 000 heures de vol en moyenne sur la période 2019-2023, ou encore 1,19 mort par milliard de miles parcourus.

À titre de comparaison, aux États-Unis, on dénombre 0,07 décès par milliard de miles parcourus sur les vols commerciaux, 7,3 morts par milliard de miles parcourus en voiture, ou 0,43 par milliard de miles parcourus en train et 0,11 en bus, poursuit le site spécialisé Aviation Outlook.

Les deux-roues motorisées sont le mode de transport le plus mortel, avec 212,6 morts par milliard de miles parcourus. En France, on dénombre 5 morts par milliard de kilomètres parcourus en voiture. L'hélicoptère serait donc plus dangereux que les vols commerciaux, mais moins que la voiture ou que les deux-roues.

En France en 2022, on dénombrait 12 accidents d'hélicoptères dont un seul mortel, qui avait causé le décès de deux personnes, selon le Bureau Enquête Accident. Aux États-Unis, en 2020, on a recensé 92 accidents d'hélicoptère dont 31 mortels.