Slovaquie : "pronostic positif" sur l'état de santé de Robert Fico, le suspect maintenu en détention provisoire

"L'état de santé du Premier ministre est stable, mais il reste grave", a indiqué ce samedi 18 mai la ministre slovaque de la Santé.

Trois jours après la tentative d'assassinat dont il a été la cible, le pronostic concernant l'état de santé du chef du gouvernement slovaque Robert Fico d'assassinat est "positif", a annoncé ce samedi 18 mai la ministre slovaque de la Santé.

Robert Fico est hospitalisé depuis mercredi, date à laquelle un tireur isolé lui a tiré dessus à quatre reprises, notamment dans l'abdomen. Il a subi une opération de cinq heures mercredi et une autre de deux heures vendredi, toutes deux dans un hôpital de la ville de Banska Bystrica, dans le centre de la Slovaquie.

"L'intervention chirurgicale d'hier, qui a duré deux heures, a contribué à un pronostic positif sur l'état de santé du Premier ministre", a déclaré la ministre Zuzana Dolinkova à la presse. "L'état de santé du Premier ministre est stable, mais il reste grave", a-t-elle ajouté.

"Si le tir était parti quelques centimètres plus haut, il aurait atteint le foie du Premier ministre", a déclaré le ministre de l'Intérieur Matus Sutaj Estok à la chaîne d'information TA3.

Le ministre de la défense et vice-Premier ministre Robert Kalinak, le plus proche allié politique de Robert Fico, a déclaré que le Premier ministre était conscient. "Je ne pense pas qu'il puisse être transporté à Bratislava dans les prochains jours, car son état est encore grave", a-t-il déclaré aux journalistes.

Samedi, le tribunal pénal spécial de Pezinok, au nord-est de Bratislava, a ordonné le maintien en détention provisoire de Juraj Cintula, poète de 71 ans inculpé de tentative de meurtre avec préméditation.

La détention a été ordonnée parce que "l'on craint une évasion potentielle ou que l'activité criminelle se poursuive", a déclaré Katarina Kudjakova, la porte-parole du tribunal pénal spécial.

Robert Fico est en poste depuis que son parti populiste centriste, le Smer-SD, a remporté les élections législatives à l'automne dernier. Il effectue son quatrième mandat en tant que Premier ministre après avoir fait campagne sur des propositions de paix entre la Russie et l'Ukraine, pays voisin de la Slovaquie, et sur l'arrêt de l'aide militaire à Kiev, ce que son gouvernement a fait par la suite.

La tentative d'assassinat a profondément choqué ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'Union européenne et de l'OTAN, déjà fortement divisé sur le plan politique depuis des années.

La présidente pro-occidentale sortante, Zuzana Caputova, et son successeur, Peter Pellegrini, un allié de Robert Fico qui prendra ses fonctions en juin, ont appelé leurs concitoyens slovaques à s'abstenir de toute "confrontation" après la fusillade. Ils ont convoqué une réunion de tous les chefs de partis parlementaires pour mardi afin de faire preuve d'unité à la suite de l'attentat.

Robert Kalinak a toutefois laissé entendre samedi que le Smer-SD ne participerait pas à la réunion. "Ils ont invité les chefs des partis politiques et notre président (du parti) est entre les mains des médecins", a-t-il déclaré. Robert Kalinak a ajouté qu'il appellerait Zusana Caputova à ce sujet, soulignant que la Slovaquie avait besoin de "réconciliation et de paix".

Certains hommes politiques slovaques ont déjà lancé des accusations contre leurs adversaires, les accusant d'être à l'origine de l'attentat. Robert Kalinak a critiqué vendredi les hommes politiques de l'opposition et certains médias pour avoir qualifié Robert Fico de criminel, de dictateur ou de serviteur du président russe Vladimir Poutine avant l'attentat.

"Tous ces mensonges sont la principale raison pour laquelle Robert Fico se bat aujourd'hui pour sa vie", a-t-il déclaré dans un message publié sur le site internet du Smer-SD.

Article original publié sur BFMTV.com