Mobilisation pour Gaza : des étudiants en "grève de la faim" à Sciences Po Paris, une nouvelle université bloquée

Des étudiants continuent de se mobiliser dans les établissements d'enseignements supérieurs pour alerter sur la situation à Gaza. Après Sciences Po Paris, d'autres sites sont bloqués.

Des journalistes présents sur place rapportent que plusieurs étudiants ont entamé une
Des journalistes présents sur place rapportent que plusieurs étudiants ont entamé une "grève de la faim" pour obtenir un examen des partenariats de Sciences Po. (Photo JULIEN DE ROSA / AFP)

La mobilisation des universités se poursuit aux États-Unis mais aussi en France, en lien avec la situation à Gaza. Après un blocage à Sciences Po Paris, qui a fait vivement réagir, d'autres sites ont ensuite été bloqués par des étudiants, pour affirmer leur soutien à la cause palestinienne.

Plusieurs sites d'enseignement supérieur sont bloqués jeudi 2 mai, tandis qu'un débat interne sur la situation à Gaza s'est tenu à Sciences Po Paris, conformément à l'accord trouvé vendredi dernier entre la direction et les étudiants mobilisés, pour lever le blocage.

Une mobilisation qui se tient à un peu plus d'un mois des élections européennes et qui fait l'objet de vives réactions de la part des responsables politiques et de la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau.

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  • Biden affirme que "l'ordre devait prévaloir" sur les campus

    Aux États-Unis aussi, des universités sont au coeur de la mobilisation pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza. Des campements souvent évacués, parfois violemment, par la police. Et aux États-Unis aussi, la mobilisation des universités entraine des réactions politiques.

    Le président américain Joe Biden a affirmé que "l'ordre devait prévaloir" face à une vague de manifestation dans les universités américaines en soutien aux Palestiniens de Gaza, tout en affirmant qu'il défendait la "liberté d'expression". "Nous ne sommes pas une nation qui réduit les gens au silence" a assuré Joe Biden lors d'une courte allocution, en ajoutant que "l'antisémitisme n'avait pas sa place" sur les campus.

    Plus tôt dans la journée, le président israélien avait estimé que "la haine et l'antisémitisme" ont "contaminé" des campus américains.

  • Le campement de la Sorbonne évacué par les forces de l'ordre

    Le campement installé devant la Sorbonne par les étudiants mobilisés pour dénoncer la situation à Gaza n'aura pas duré longtemps. Comme le montrent des images tournées sur place, les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger les étudiants qui y étaient installés, faisant notamment l'usage de gaz lacrymogènes.

    Selon des témoins sur place, les étudiants ont ensuite été nassés par les forces de l'ordre.

  • Des campements dans plusieurs universités

    Sur leurs réseaux sociaux, plusieurs syndicats étudiants montrent l'installation de campements sur des sites universitaires, à l'image de ceux mis en place et partiellement évacués sur des campus universitaires aux États-Unis.

    Ainsi, à l'université Paris 8 mais aussi à la Sorbonne, on peut voir des tentes être installées. "Pour l'instant, c'est plus un symbole qu'autre chose, on n'a pas forcément prévu d'y passer la nuit", explique par téléphone à franceinfo l'un des étudiants à l'origine de cette action.

  • Pour le président d'Israël, "la haine et l'antisémitisme" ont "contaminé" des campus américains

    Aux États-Unis aussi, plusieurs universités sont le lieu de mobilisations en soutien à la cause palestinienne. Sur place, les forces de l'ordre sont intervenues, parfois violemment, pour défaire des campements de soutien à la Palestine.

    Pour le président d'Israël, Isaac Herzog il y a une"terrifiante résurgence de l'antisémitisme" dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où "des universités réputées, foyers d'histoire de culture et d'éducation" sont "contaminées par la haine et l'antisémitisme". Sur les campus américains, "nous voyons avec horreur les atrocités du 7 octobre contre Israël être célébrées et justifiées", a-t-il poursuivi, en référence à l'attaque sanglante du Hamas en Israël.

    La police a commencé à démanteler les barricades des étudiants pro-palestiniens à Los Angeles, où des dizaines d'étudiants ont été arrêtés.

  • Des étudiants en "grève de la faim" à Sciences Po Paris

    Lors du débat interne à Sciences Po Paris qui fait suite au blocage du site la semaine dernière, la direction a refusé la création d'un groupe de travail chargé de revoir les partenariats noués avec des universités israéliennes, l'une des revendications des étudiants mobilisés.

    Suite à ce refus, les journalistes présents sur place rapportent que plusieurs étudiants entament une "grève de la faim" pour obtenir un examen de ces partenariats.

  • Une nouvelle université bloquée

    Après Sciences Po Paris ou la Sorbonne ces derniers jours, ou l'École de journalisme de Lille ce matin, c'est au tour du site de Tolbiac, qui dépend de l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne, d'être bloqué ce jeudi à la mi-journée, comme le rapportent plusieurs étudiants sur place, ainsi que le compte Le poing Levé.

  • Sciences Po refuse "la création d'un groupe de travail pour investiguer les liens avec des universités israéliennes"

    À l'issue du débat interne sur Gaza organisé à Sciences Po suite aux demandes des étudiants mobilisés la semaine dernière, Jean Bassères, administrateur provisoire de Sciences Po Paris évoque "un débat dur, avec beaucoup d'oppositions", mais explique avoir voulu "privilégier le dialogue avec les étudiants" et explique avoir "refusé la création d'un groupe de travail pour investiguer les liens avec des entreprises ou des universités israéliennes" avec lesquels Sciences Po Paris a des partenariats.

    "Les derniers ponts à couper sont ceux avec les universités, c'est ce qui permet de vivre dans la pluralité", ajoute Arancha Gonzalez Laya, doyenne de l'école des affaires internationales à Sciences Po Paris. La fin des partenariats avec les universités israéliennes est l'une des revendications des étudiants mobilisés dans les différents IEP de France.

  • Aux États-Unis, la situation se tend dans les universités mobilisées

    Les universités françaises ne sont pas les seules à se mobiliser en soutien à Gaza. Aux États-Unis, plusieurs universités sont mobilisées comme UCLA (université de Californie à Los Angeles (UCLA), où la situation a dégénéré ces derniers jours, avec des affrontements entre étudiants. Selon CNN, la police commence ce jeudi midi à démanteler les barricades des étudiants pro-palestiniens à Los Angeles.

    À New York, la police a évacué, mardi, un campement d’étudiants propalestiniens à Columbia. Dans l'Utah, l'université de Salt Lake a vu la police antiémeute charger un campement de soutien à Gaza et procéder à 19 arrestations.

  • Vers de nouveaux blocages d'universités ?

    Des assemblées générales sont en cours dans plusieurs universités et écoles parisiennes, pour préparer la suite de la mobilisation pour Gaza et la Palestine. De Nanterre à Tolbiac, plusieurs syndicats étudiants dont l'Unef, le NPA Jeunes ou Poing Levé appellent à une assemblée générale interfacs en fin d'après-midi, à 17h30, pour décider de la suite du mouvement.

    A Sciences Po Paris, les étudiants débattent par ailleurs avec la présidence des liens entre leur école et les universités israéliennes.

  • Après Lille, un blocage à Saint-Étienne

    Alors que l'École de journalisme de Lille est bloquée et que l'IEP a fermé face à une tentative de blocage, Saint-Étienne se mobilise également. Un blocage est en cours à l’Université Jean Monnet, qui abrite le département des études politiques et territoriales, l’antenne de l’IEP de Lyon, et la Saint-Etienne School of Economics; une quinzaine d’étudiants ont empilé des poubelles devant les entrées du bâtiment/

    La décision des chefs d'établissement, invités ce matin par la ministre de l'Enseignement supérieur, à veiller au "maintien de l'ordre" public, sera particulièrement scrutée.

  • La ministre demande aux présidents d'université de veiller au "maintien de l'ordre" public

    Face aux appels à multiplier les mobilisations dans les universités, et aux polémiques qui ont entouré la mobilisation à Sciences Po Paris et à la Sorbonne, la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a réuni les présidents d'universités.

    Lors d'une réunion ce jeudi, elle leur a demandé de veiller au "maintien de l'ordre" public. "Je vous demande d'utiliser l'étendue la plus complète des pouvoirs que vous confère le Code de l'éducation", a-t-elle dit lors d'une réunion avec des présidents d'universités, transmise par le ministère à l'AFP.

    Une réunion qui avait pour objectif, selon le ministère, de "collectivement rappeler que l'université est un bastion de la démocratie et du débat cadré, qu'elle est neutre et ne peut être instrumentalisée".

  • Le point sur la situation :

    Plusieurs sites universitaires sont actuellement bloqués :

    - À Lille, l'IEP et l'École supérieure de journalisme sont actuellement bloquées. "+ de déontologie sur nos plateaux", "Cessez-le-feu immédiat", ou encore "Free Palestine" font partie des messages brandis par les étudiants devant l 'entrée des locaux.

    En réaction, la direction de Science Po Lille a décidé de fermer l'établissement, dans un premier temps jusqu'à midi.

    - À Paris, l'École Normale Supérieure (ENS) est bloquée et occupée depuis ce matin sur le Campus Jourdan, par des étudiants en soutien à la Palestine, comme l'indiquent des journalistes sur place. Une banderole "Stop au massacre à Gaza" est notamment brandie à l'intérieur des locaux.

    À Sciences Po Paris, épicentre de la mobilisation, un débat interne doit se tenir aujourd'hui sur la situation à Gaza, conformément à l'accord trouvé entre étudiants mobilisés et la direction, pour lever le blocage, vendredi dernier.

  • Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré aux mobilisations étudiantes en soutien à la cause palestinienne, qui suscitent de nombreuses réactions politiques.