Léa Salamé face à Juliette Binoche : "Là où d'autres se sont laissé faire..." sa phrase sur les violences sexuelles provoque l'indignation
Léa Salamé a reçu Juliette Binoche dans la matinale de France Inter, ce mercredi 1er mai 2024. Alors que l'actrice faisait le récit d'une tentative d'agression sexuelle qu'elle avait subi, la journaliste a prononcé une phrase qui a créé l'indignation.
La prise de parole de Judith Godrèche, qui a dénoncé les agissements des réalisateurs Benoît Jacquot et de Jacques Doillon alors qu'elle était mineure, a donné un nouveau souffle au mouvement #MeToo. Lors de la cérémonie des César elle a délivré sur scène un discours poignant pour dénoncer les violences qui ont lieu dans l'industrie du cinéma. Tout comme elle, l'actrice Juliette Binoche a plusieurs fois fait le récit d'agressions sexuelles, de tentatives d'agressions sexuelles et de violences sexistes subies notamment durant sa carrière.
Dans l'émission "Clique", Juliette Binoche a fondu en larmes en évoquant ce qu'elle avait vécu, et a insisté sur l'importance pour les victimes d'être soutenues : "C'est important d'être entendues, je pense que c'est essentiel. (...) Christophe Honoré (un réalisateur français ; ndlr) m'a dit quelque chose de simple, mais qui m'a vraiment fait du bien. Il m'a dit 'Mais tu n'aurais pas dû vivre ça'."
"Il se jette sur moi pour m'embrasser"
Invitée dans la matinale de France Inter ce mercredi 1er mai 2024, Juliette Binoche est revenue sur une interview accordée à Libération, publiée le 26 avril 2024, dans laquelle elle raconte les abus dont elle a été victime. La comédienne s'est remémoré un dîner avec le réalisateur Pascal Kané, pour parler à l'origine d'un projet. Mais le cinéaste tente de l'agresser en la prenant par surprise : "Il se jette sur moi pour m'embrasser", s'est-elle souvenue.
Elle a également mentionné un "besoin effréné de corps nus au cinéma dans les années 80-90", qui "ne concernait que les femmes". "J’ai appris à sauter dedans, comme on plonge en mer froide, tête la première. Je voyais la date des scènes nues arriver avec effroi : plus qu’une semaine, plus que deux jours… L’angoisse montait comme le courage", a-t-elle raconté.
"Léa Salamé devient de plus en plus problématique"
Ainsi, au cours de leur conversation, Léa Salamé lance à son invitée : "Vous avez très vite eu le courage de dire non, mais là où d'autres se sont laissées faire, vous, vous avez mis les limites assez vite", a-t-elle lancé.
Vidéo. La minute de Léa Salamé
Cette différence faite entre une victime qui parvient à dire non et a repousser son agresseur, et l'emploi du terme "se laisser faire" n'a pas plu aux internautes. En effet, une absence de réaction ne signifie pas un consentement, et aucune victime ne se laisse véritablement faire. Certaines, sidérées par la peur, ne peuvent pas bouger, d'autres, de peur d'être frappées, ou même tuées, se raidissent et tentent d'oublier ce qu'elles sont en train de subir.
Plusieurs observateurs ont fait remarquer que les victimes n'étaient en aucun cas "responsables" de ces attaques, auxquelles chacune répond comme elle peut. "Léa Salamé devient de plus en plus problématique", "L'inversion de la culpabilité", "Le message désastreux de Léa Salamé", pouvait-on notamment lire sur X (anciennement Twitter).
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