En Nouvelle-Calédonie, les cours ne reprendront pas avant le 24 mai, au minimum

Au moment où la vaste opération de police visant à dégager la route vers l’aéroport de Nouméa présente ses premiers résultats, les classes resteront fermées pour une semaine.

La vaste opération de police lancée ces dernières heures ne suffira pas en l’état. Alors que seuls les établissements scolaires de Nouméa étaient fermés à cause des émeutes depuis mardi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a annoncé la suspension des cours en collège et lycées pour l’ensemble de l’archipel en crise.

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Dans un communiqué partagé ce dimanche, en parallèle d’une importante conférence de presse du haut-commissaire de la République, le gouvernement néo-calédonien indique que les collèges et les lycées resteront portes closes jusqu’au 24 mai inclus sur tout le territoire et rouvriront « que lorsque toutes les conditions de sécurité seront réunies ».

En cause ? « L’ampleur des violences et des dégradations commises » qui empêchent le bon fonctionnement des établissements scolaires. Ce temps d’arrêt sera donc « mis à profit pour élaborer les meilleurs scénarios d’une reprise des activités d’enseignement intégrant toutes les dimensions matérielles, humaines et psychologiques » indique le gouvernement.

Pour ce qui est des écoles primaires, la situation est quelque peu différente puisque celles de la province Sud, la plus peuplée, resteront fermées toute la semaine. Mais pour d’autres, le gouvernement indique que les communes et provinces communiqueront directement avec les parents d’élèves sur l’organisation des cours en école primaire.

Lors de son point presse ce dimanche, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, est surtout revenu sur l’avancée de l’opération qui doit permettre aux gendarmes de nettoyer la route entre Nouméa et l’aéroport international des nombreux obstacles installés par les émeutiers et qui paralysent désormais les (ré)approvisionnements.

L’opération a consisté à faire partir de Nouméa un convoi pour supprimer tous les obstacles sur cette route. Il est fait entre autres de blindés de la gendarmerie et d’engins de chantier qui déblayent le passage sur cet axe stratégique pour permettre le réapprovisionnement du sud de la grande île soumis à des pénuries.

Selon lui, une soixantaine de barrages ont déjà été « percés », mais la grande majorité (une quarantaine) encombre encore la voie. Les carcasses de voitures brûlées, la ferraille et le bois entassés doivent être dégagés « demain et après-demain », a-t-il indiqué, avant de mettre en garde les émeutiers sur l’utilisation d’armes alors que cette violente crise a déjà provoqué six morts en six jours d’émeutes.

La priorité est donnée à la reprise de cette route de l’aéroport, « vitale » au passage des convois logistiques pour réapprovisionner en médicaments et nourriture, « qui commencent à manquer », a confirmé Louis Le Franc, qui a également listé les nouveaux dégâts occasionnés. « Des écoles ont encore été détruites », de même que « des pharmacies, des centres vitaux d’approvisionnement alimentaire, des surfaces commerciales », a-t-il listé ce dimanche.

« Je veux dire aux émeutiers, stop, retour au calme, rendez vos armes », a surtout répété à de nombreuses reprises le haut-commissaire de la République. « L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte ».

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