Cinq squelettes sans mains ni pieds découverts sous la demeure d'Hermann Göring : qui était ce dirigeant nazi, bras droit d'Hitler ?

Des restes humains ont récemment été retrouvés sous la maison de l'ancien dirigeant nazi, décédé en 1946.

Hermann Göring photographié au procès de Nuremberg, en 1946 (Photo : Photo12/Universal Images Group via Getty Images)

Derrière Adolf Hitler, il était considéré comme le numéro 2 du régime nazi. 78 ans après sa mort, le dirigeant du IIIe Reich Hermann Göring se retrouve au cœur de l'actualité, à la suite d'une découverte macabre réalisée par des archéologues au cours des fouilles des ruines de l'une de ses maisons, située près de la ville de Kętrzyn (Pologne).

Personnage majeur de l'histoire du XXe siècle, Göring fut d'abord l'un héros de l'aviation allemande pendant la Première Guerre mondiale, avant d'être l'un des principaux artisans de la montée du parti nazi, qu'il rejoint en 1922, deux ans après sa création. Après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir, Hermann Göring resta ensuite l'un des hommes forts du régime jusqu'à sa chute, en 1945.

Né en 1893 d'un père militaire et d'une mère fille de paysans, Hermann Göring passa la majeure partie de sa jeunesse dans un château situé non loin de Nuremberg (Allemagne). D'après les recherches de l'historien François Kersaudy, auteur d'une biographie du personnage, il aurait à l'époque noué une relation forte avec son parrain, d'origine juive, un détail qui fut ensuite éludé par ses biographes nazis.

Après un début de scolarité médiocre, Göring a rapidement rencontré sa vocation, à l'occasion d'un passage à l'École des cadets de Karlsruhe en 1908. Comme son père, le jeune Hermann embrasse une carrière militaire et monte rapidement en grade. Lorsque la Première Guerre mondiale débute en 1914, il est logiquement envoyé au front.

D'abord soldat d'infanterie, il fait rapidement une demande pour rejoindre l'aviation et obtient son transfert à la fin de l'année 1914. Particulièrement zélé, il continue ensuite de gravir les échelons et devient pilote de chasse en octobre 1915. Au sein de différentes unités, il remportera de nombreux combats aériens (22 au total selon François Kersaudy) et subira aussi quelques revers, mais parviendra à conserver la vie sauve.

À la suite de la défaite et de la capitulation allemande en 1918, le héros de guerre n'hésite pas à mettre en cause publiquement le gouvernement socio-démocrate, responsable selon lui d'avoir précipité le peuple allemand dans le conflit. Après un passage en Scandinavie, où ses talents de pilote lui permettent d'occuper différents emplois, il revient en Allemagne en 1921 pour suivre des cours à l'Université de Munich.

D'après les travaux de l'historien Laurence Rees, c'est dans ce cadre qu'Hermann Göring va se rapprocher progressivement du parti nazi (NSDAP), notamment après avoir assisté à un discours d'Adolf Hitler en octobre 1922. Il devient rapidement l'un des soutiens les plus actifs de ce dernier et participe à la tentative de putsch manquée de 1923, qui vaudra un séjour en prison à Hitler.

Également sous le coup d'un mandat d'arrêt, Göring quitte alors l'Allemagne et n'y reviendra qu'en 1927, à la suite d'une amnistie. Il reprend vite un rôle important au sein du NSDAP et sera notamment chargé de la collecte de fonds pour le parti. Ses contacts dans le monde de l'industrie lui permettront de nouer des liens étroits avec certaines firmes puissantes et stratégiques, comme le constructeur automobile BMW.

Propulsé au pouvoir par la victoire du NSDAP aux élections législatives de 1932, Adolf Hitler va naturellement s'entourer de ses hommes de confiance pour gouverner et mettre en place son régime dictatorial. Göring joue un rôle décisif dans ce processus et crée notamment en 1933, en qualité de ministre de l'Intérieur, un bureau de la police politique, qui deviendra la tristement célèbre Gestapo. À la même époque, il participe aussi à l'ouverture des premiers camps de concentration.

Tout au long du règne du IIIe Reich, Hermann Göring ne cessera d'occuper des postes cruciaux dans l'organigramme nazi. D'abord ministre de l'Intérieur donc, puis ministre de l'Aviation, ministre des Forêts et ministre de l'Économie, parfois en cumulant les postes. Entre 1932 et 1945, il est également le président du Reichstag, le parlement allemand.

Au cours de la Deuxième Guerre mondial, les échecs répétés de la Luftwaffe, l'armée de l'air nazie dont il a la charge, vont cependant faire progressivement perdre du crédit à Göring auprès du Führer. Longtemps considéré par Adolf Hitler comme son successeur désigné, Hermann Göring finira même par tomber en disgrâce dans les dernières heures du IIIe Reich.

Soupçonné par Hitler d'avoir tenté de prendre le pouvoir alors que ce dernier était prisonnier de son bunker à Berlin, assiégé par les troupes alliées, Göring est démis de toutes ses fonctions et placé en résidence surveillée dans la résidence secondaire du Führer. Avant de se suicider, le 30 avril 1945, ce dernier l'exclut même officiellement du NSDAP dans son testament.

Quelques jours après la mort d'Hitler, Göring est arrêté par l'armée américaine et placé dans un camp au Luxembourg. Jugé au procès de Nuremberg, en compagnie d'autres dignitaires nazis rescapés, il sera condamné à la mort par pendaison, alors qu'il avait demandé à être fusillé. Il réussira ensuite à se suicider en prison en absorbant une capsule de cyanure, fournie grâce à l'aide involontaire d'un soldat américain, qui révélera son implication près de 60 ans après les faits.

Parmi les principaux hommes forts du régime nazi, Hermann Göring était incontestablement celui dont l'image publique était la plus positive. Réputé pour être un personnage jovial, ce dernier se présentait notamment comme un grand amateur d'art, au point de se qualifier lui-même d'"homme de la Renaissance".

Cette façade ne saurait toutefois masquer la réalité de sa compromission totale avec les idées et les méthodes du régime nazi : comme le rappelait Paris Match dans un article de 2015, c'est bel et bien en pillant les œuvres appartenant à des marchands d'art et à des mécènes juifs capturés par le régime qu'Hermann Göring a constitué l'une des plus incroyables collections de l'Histoire de l'art...