Ukraine: au moins onze morts dans des bombardements dans la région de Kharkiv

Des bombardements dimanche 19 mai ont fait au moins onze morts dans la région de Kharkiv dans le nord-est de l'Ukraine, visée depuis le 10 mai par une nouvelle offensive russe, ont annoncé les autorités locales.

L'assaut terrestre déclenché par l'armée russe dans cette zone frontalière, après une intensification des attaques aériennes, lui a permis d'enregistrer ses gains territoriaux les plus importants depuis fin 2022. La progression russe a désormais été stoppée, affirme Kiev, ce que Moscou réfute.

Dimanche, six personnes, dont une femme enceinte, ont péri et 27 autres ont été blessées lorsqu'un centre de loisirs de la périphérie de Kharkiv, la deuxième plus importante ville ukrainienne, a été atteint par des tirs de missiles en provenance de la région russe voisine de Belgorod, ont déclaré des responsables ukrainiens.

"Il y a parmi les blessés un policier et un ambulancier qui sont allés porter secours aux gens après la première attaque", a expliqué le parquet de Kharkiv, accusant les Russes d'avoir "une fois de plus" recouru à la tactique meurtrière des frappes successives.

Le même endroit a en effet été pris pour cible 20 minutes après l'arrivée des forces de l'ordre et des secouristes, a raconté la police. La Russie s'est vu reprocher à maintes reprises de procéder à des doubles frappes, qui consistent à bombarder un lieu une première fois puis une deuxième quand les services d'urgence sont parvenus sur place.

Peu après, cinq autres civils ont perdu la vie et neuf ont été blessés dans des tirs au lance-roquettes multiple sur les villages de Novoossynove et de Kivcharivka, a déploré le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Synegoubov.

Les militaires russes cherchent de cette manière à "terroriser" la population, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, réclamant "deux Patriot pour Kharkiv", des systèmes américains de défense antiaérienne qui "modifieront fondamentalement la situation".

Les troupes russes avaient échoué en 2022 dans leur tentative de prendre la région de Kharkiv. Mais elles viennent d'y ouvrir un nouveau front à coups d'artillerie et d'aviation, forçant des milliers de personnes à fuir.

L'ennemi a réussi à progresser de cinq à dix kilomètres le long de la frontière nord-est avant d'être arrêté par les Ukrainiens, a assuré vendredi Volodymyr Zelensky dans un entretien avec l'AFP.

Néanmoins, l'Ukraine se prépare à de nouvelles séries d'attaques, le président Zelensky ayant confié à l'AFP que ce qui se passait actuellement dans les environs de Kharkiv pouvait n'être que la "première vague" d'une offensive plus large.

Dans son message du soir, dimanche, il a affirmé que les défenses dans cette partie de l'Ukraine avaient été renforcées : "Ces jours-ci, toute la semaine, nous avons acquis des positions plus solides dans la région de Kharkiv", a-t-il martelé.

L'état-major de l'armée ukrainienne avait estimé quelques heures plus tôt que les assauts des Russes dans la région de Kharkiv avaient "un peu ralenti" mais que ceux-ci poursuivaient leurs efforts en vue de "percer" près de Vovtchansk, Starytsia et Lyptsi.

Les unités russes "continuent d'avancer dans la profondeur des défenses ennemies", ont parallèlement signalé les militaires russes, qui disent s'être emparés de Starytsia.

Article original publié sur BFMTV.com