Qu'est-ce que le plan Épervier, déclenché après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure ?

Après l’attaque mortelle d’un convoi pénitentiaire dans l’Eure ce mardi matin, le plan Épervier a été déclenché. Mais de quoi s’agit-il et dans quels cas est-il lancé ?

Dans le cadre du plan Épervier, 200 gendarmes ont été mobilisés dans l'Eure pour retrouver un détenu fugitif après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire. (Photo d'illustration, Valentine CHAPUIS / AFP)
Dans le cadre du plan Épervier, 200 gendarmes ont été mobilisés dans l'Eure pour retrouver un détenu fugitif après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire. (Photo d'illustration, Valentine CHAPUIS / AFP)

Dans la matinée de ce mardi 14 mai, au moins deux agents sont morts dans l’attaque d’un convoi pénitentiaire, au péage d'Incarville (Eure), entre Rouen et Évreux. Le fourgon se chargeait du transfert d’un détenu à la prison d’Évreux, quand il a été pris à partie par des hommes armés. D’autres agents pénitentiaires sont gravement blessés et le détenu, connu de la justice pour trafic de stupéfiants, a pris la fuite.

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Très vite, 200 gendarmes ont été mobilisés et le plan Épervier a été déclenché. Mais à quoi sert ce dispositif ?

Le plan Épervier – qui tient son nom du rapace – est déclenché en France en cas d'enlèvement ou d'évasion, lorsqu’il faut rechercher un ou plusieurs individus dans une zone relevant de la gendarmerie. Le protocole est toujours lancé par le commandant du groupement de gendarmerie du département concerné - dans ce cas précis, celui de l’Eure.

Il vise à alerter les différents échelons de commandement de la gendarmerie et mobiliser les unités sur le terrain. Ces dernières, dont les effectifs varient en fonction de la situation, vont alors quadriller et cloisonner le périmètre pour retrouver le ou les suspects. Des nœuds de circulation routière, des barrages et des patrouilles sont définis et postés sur place.

Selon les circonstances, une brigade de gendarmerie mobile, des hélicoptères ou des brigades cynophiles peuvent être envoyés en renfort. Le plan Épervier peut aussi être nommé "plan Milan" si l’opération est déclenchée le jour ou "plan Hibou" si elle l’est la nuit.

En France, le plan Épervier a déjà été lancé en 2009 par la gendarmerie de l’Yonne, lors de l’évasion de Jean-Pierre Treiber, principal suspect de l’assassinat de la comédienne Géraldine Giraud. Il a également été activé en 2018, après l’évasion par hélicoptère du braqueur récidiviste Rédoine Faïd, depuis sa prison de Seine-et-Marne. Plus récemment, le plan Épervier a été déclenché plusieurs fois depuis le début de l’année 2024 dans le cadre de vols de voitures (dans les Deux-Sèvres et la Drôme).