Bernard Pivot est mort, l’écrivain et ancien présentateur d’« Apostrophes » avait 89 ans

Bernard Pivot est mort, l’écrivain et ancien présentateur d’« Apostrophe » avait 89 ans (photo d’archive prise en décembre 2015 à Paris).
DOMINIQUE FAGET / AFP Bernard Pivot est mort, l’écrivain et ancien présentateur d’« Apostrophe » avait 89 ans (photo d’archive prise en décembre 2015 à Paris).

CULTURE - C’est une figure française qui disparaît. La fille de Bernard Pivot Cécile a annoncé, ce lundi 6 mai à l’AFP, que l’écrivain et homme de télévision était mort alors qu’il venait de fêter ses 89 ans dimanche. Affaibli depuis de longs mois, il avait expliqué dans une interview accordée au JDD en 2023 être atteint d’un « mal » au cerveau.

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Au cours de sa prolifique carrière, Bernard Pivot a notamment animé plusieurs émissions culturelles à la télévision dont évidemment Apostrophes, qu’il a créée et qui a fait lire des millions de Français. L’écrivain avait également présenté l’émission « Bouillon de culture » et organisé à partir de 1985 les Dicos d’or, championnat d’orthographe vite devenu international.

Entre 2014 et 2019, il avait aussi été président de l’académie Goncourt qui salue ce lundi son « insatiable curiosité littéraire, son engagement infaillible au service du monde des lettres ainsi que son honnêteté et sa haute morale ». Lyonnais de naissance, il était également connu pour être un amateur éclairé de vin et un fan de foot, en particulier de l’AS Saint-Etienne.

Ouvrez les guillemets, puis Apostrophes

La carrière télévisée de Bernard Pivot débute en 1973, lorsqu’il produit et anime l’émission Ouvrez les guillemets sur la première chaîne de l’ORTF, comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessous conservé aux archives de l’INA. Sur le petit écran encore en noir et blanc, déambulant entre les écrivains présents sur son plateau, Bernard Pivot informe ses téléspectateurs des dernières actualités culturelles et littéraires.

L’émission pose les premières pierres d’Apostrophes, lancée deux ans plus tard sur Antenne 2, après l’éclatement de l’ORTF. Très vite, cette émission animée en direct le vendredi soir, lancée par le Concerto pour piano numéro 1 de Rachmaninov, devient indétrônable.

Parmi les invités, des écrivains bien sûr, Marguerite Duras, Milan Kundera ou encore Umberto Eco, mais aussi des personnalités du monde de la culture : Hergé, Georges Brassens, Serge Gainsbourg… et même François Mitterand, lorsqu’il publie son livre « L’abeille et l’architecte » en 1978. Sur le plateau de l’émission, on y rit beaucoup, on rivalise d’esprit, on fume et on boit, on s’insulte, on s’embrasse. Le public adore, les ventes de livres suivent.

Apostrophes dure quinze ans, de 1975 à 1990, suivie par des millions de téléspectateurs. Bernard Pivot clôture l’émission le 22 juin 1990, pas un numéro exceptionnel rassemblant 80 écrivains. « Je ne voudrais surtout pas que ce soit une émission de nostalgie », avait-il alors lancé pour débuter ce sept-cent-vingt-quatrième épisode, avant d’expliquer « j’espère que ce sera la rencontre heureuse du présent et du passé autour du livre, ce qu’était Apostrophe », comme vous pouvez l’entendre ci-dessous.

Au-delà de la télévision, les fréquentations et le goût pour les lettres de Bernard Pivot a également fait de lui l’auteur de plusieurs livres, notamment d’essais et de romans, dont le dernier publié s’intitule… Et la vie continue. L’ouvrage aborde justement le thème de la vieillesse et distille quelques leçons de vie pour l’accueillir de manière épanouie. Il écrit ainsi : « Le temps qui passe est une douleur quand on le subit, mais un bonheur quand on en jouit. Surtout si les derniers instants se jouent sur quelques notes de musique. »

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