Le dramaturge Pierre Notte mis en examen pour viol sur un ancien élève

Le metteur en scène de 54 ans a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol conjugal de 2005 à 2011.

Pierre Notte, ici dans l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, samedi 1er décembre 2018.

VIOLENCES SEXUELLES - Le dramaturge et écrivain Pierre Notte a été mis en examen le 25 avril. Il est soupçonné d’avoir violé l’un de ses anciens élèves de théâtre au lycée en 2004-2005, a indiqué, ce lundi 6 mai, à l’AFP une source proche du dossier.

Ce dossier #MeToo Théâtre, révélé ce même lundi matin par le journal Libération, a donné lieu à une garde à vue fin avril et à une confrontation filmée entre le metteur en scène réputé et primé, 54 ans, et le plaignant, auteur âgé de 37 ans aujourd’hui.

Selon la source proche du dossier, Pierre Notte a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour viol commis « par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction » entre mars 2004 et janvier 2005, alors que le plaignant avait 17 ans. Contacté, l’avocat du mis en cause n’a pas réagi dans l’immédiat.

Pierre Notte s’est dit « anéanti par la situation » dans un e-mail adressé à Libération, arguant avoir vécu « une histoire d’amour » où Alban K. n’était « ni terrorisé, ni impressionné, ni contraint, ni forcé, ni soumis ».

Au moment des faits reprochés, Alban K. suivait l’option théâtre enseignée par Pierre Notte dans un lycée de région parisienne. Sa plainte, déposée avec constitution de partie civile en septembre 2022 et dont l’AFP a eu connaissance, décrit un élève « isolé et fragile », victime de harcèlement scolaire et souffrant de l’état de santé d’un père très malade.

Dans ce contexte difficile, les cours prodigués par Pierre Notte lui paraissent comme un « émerveillement ». « Au tout début, j’avais une image très positive de lui, ouvert, gentil curieux, protecteur », confie Alban K. à l’AFP.

Après un voyage scolaire en février 2004, où le professeur « fait en sorte de se rapprocher encore plus de l’élève » selon la plainte, l’adolescent lui propose de se retrouver dans un café, mais Pierre Notte l’emmène plutôt chez lui.

Alban K. y décrit une première agression sexuelle. C’est un « tournant » dans leur relation : le jeune homme se retrouve confronté « à une sexualité qui le dépasse, le choque et le dégoûte » lors de rencontres hebdomadaires et pendant les vacances scolaires, selon la plainte.

Alban K. se souvient d’être « effrayé » par Pierre Notte, « un vrai despote ». « C’était devenu très tôt une espèce de loi tacite. J’étais conditionné à devoir lui prouver que je l’aimais, qu’il était le meilleur, sinon il menaçait de se suicider ». Il l’accuse de l’avoir violé dès le printemps 2004.

Leur relation dure quand Alban K. étudie à l’université. Il rompt en 2010, et part vivre au Canada. Pierre Notte a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour viol conjugal de 2005 à 2011.

Représenté par les avocates Léa Forestier et Alix Aubenas, Alban K. a déposé plainte en décembre 2021, écœuré par « l’impunité » de Pierre Notte qui foule les planches parisiennes avec une pièce « se réclamant du mouvement #MeToo », baptisée Je te pardonne (Harvey Weinstein).

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