1er-Mai : des dizaines de milliers de manifestants défilent en France

À Paris, entre 18 000 et 50 000 personnes ont manifesté. Le défilé a été émaillé de heurts entre radicaux et forces de l’ordre.

Les chiffres de mobilisation en France sont tombés en milieu d’après-midi ce mercredi 1er mai. Environ 200 000 personnes ont manifesté à l’occasion de la fête du Travail, selon la CGT, alors que le chiffre des autorités n’est lui pas encore connu.

C’est moins que l’an dernier, quand la mobilisation contre la réforme des retraites avait été bien au-delà d’un 1er-Mai classique (2,3 millions, selon la CGT), mais dans les mêmes niveaux qu’en 2022, quand le syndicat avait comptabilisé 210 000 manifestants.

À Paris, 50 000 personnes ont manifesté d’après les syndicats, contre 18 000 selon la police. Pour le 1er-Mai 2023, 112 000 personnes avaient manifesté dans la capitale, selon les autorités, 550 000 selon les syndicats. En 2022, les autorités avaient recensé 24 000 manifestants à Paris

La manifestation parisienne de ce mercredi s’est élancée dans une ambiance festive peu après 14h de la place de la République vers Nation, avant que la situation ne se tende aux alentours de 15h avec des jets de gaz lacrymogènes et de premières charges policières en tête du cortège.

Le calme revenu, la manifestation s’est de nouveau ébranlée, s’arrêtant par intermittence. Un « important pré-cortège » d’environ 4 500 personnes, avec « plusieurs centaines » de radicaux s’est constitué, a indiqué une source policière à l’AFP.

Les autorités avaient prévu entre 400 à 800 manifestants radicaux. À 14h40, 917 personnes avaient été contrôlées selon la préfecture, faisant état de 25 interpellations. De source policière, 5 000 policiers étaient mobilisés dans la capitale.

Avant le départ du cortège, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant « le refus des politiques de casse sociale » et la défense des libertés, y compris syndicales.

Dans le reste de la France, des dizaines de milliers de personnes ont aussi défilé. Les cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, faisaient état de revendications diverses pour les salaires ou la paix.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun notamment « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ».

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni entre 3 000 personnes (police), et 8 000 (CGT), derrière une banderole proclamant : « Mobilisés pour la paix et le progrès social ».

À Rennes, la manifestation a attiré 1 400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu’à Nantes, où ils étaient 3 550 selon la préfecture, des violences et dégradations ont eu lieu.

À Lyon aussi, entre 6 500 (préfecture) et 13 000 (CGT) ont défilé, avec au moins 22 personnes interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l’ordre.

Ils étaient aussi entre 4 000 (syndicats) et 1 850 (préfecture) à Bordeaux ou entre 3 000 et 8 000 à Toulouse. À Lille, le cortège a réuni entre 2 100 (préfecture) et 4 000 personnes (CGT) et à Strasbourg entre 900 et 3 000.

À l’approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques ont rejoint les cortèges comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. À Saint-Etienne, la tête de liste du PS-Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est « un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022 » qui est « le bon curseur », donc « la colère sociale, elle est bel et bien présente », a affirmé Sophie Binet.

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