Aux États-Unis, le juge Samuel Alito soupçonné de partialité pro-Trump pour un drapeau retourné

Après une révélation de la presse américaine, la présence d’un drapeau américain retourné sur la propriété du juge de la Cour suprême devient plus que gênante.

La Cour suprême dans l’embarras… Pour un drapeau retourné. Aux États-Unis, les événements du 6 janvier 2021 au Capitole avaient conduit de nombreux Américains ayant voté pour Donald Trump à retourner le drapeau américain. Une manière de protester symboliquement contre un supposé vol du résultat de l’élection présidentielle, finalement remportée par le candidat démocrate Joe Biden.

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Mais les supporters trumpistes ne sont pas les seuls à utiliser ce symbole de protestation. Comme le dévoile le New York Times, la maison du juge Samuel Alito aurait également été ornée de ce symbole controversé au domicile du juge le 17 janvier 2021, soit quelques jours seulement après les dramatiques événements de l’assaut du Capitole. Des révélations qui mettent dans l’embarras l’un des plus hauts magistrats américains, qui met tout sur le dos de son épouse.

Le journal américain a en effet dévoilé jeudi 16 mai la photo du drapeau que Martha-Ann Alito aurait elle-même, selon son époux, hissé à l’envers sur sa propriété. Depuis, le juge américain tente par tous les moyens d’éteindre les critiques sur son manque de partialité en tant que membre de la Cour suprême des États-Unis.

Pour cela, l’homme qui siège depuis janvier 2006 au sommet du pouvoir judiciaire américain s’est expliqué vendredi auprès de Fox News en affirmant que sa femme avait hissé le « Stars and Stripes » à l’envers en réponse à des pancartes anti-Trump installées dans le quartier du couple, à Alexandria, en Virigine.

Des pancartes qui auraient d’ailleurs fleuri à partir du 6 janvier, lorsqu’un voisin du juge Alito avait installé un écriteau « Fuck Trump » non loin d’un arrêt de bus scolaire du quartier. Selon Samuel Alito, les échanges de sa femme avec des voisins au sujet de ces pancartes n’auraient été que peu constructifs, conduisant un ou plusieurs résidents à s’en prendre à Martha-Ann sur de nouvelles pancartes insultantes à son égard.

En réaction et en guise de réponse à ces insultes, sa femme, « bouleversée », aurait décidé d’utiliser le symbole du drapeau à l’envers « pendant une courte période ».

Pour finir de défendre sa femme, Samuel Alito a expliqué qu’il n’avait aucune capacité de contrôle sur elle et qu’il ne pouvait pas lui ordonner de retirer le drapeau retourné. Avant d’ajouter que plusieurs voisins étaient particulièrement engagés politiquement.

Des explications clairement pas suffisantes pour le camp démocrate qui a directement demandé à la Cour suprême de retirer le juge Alito des affaires concernant les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020 ou l’attaque du 6 janvier contre le Capitole.

D’autant plus que la Cour suprême doit se pencher cette année sur des affaires liées aux conséquences de la dernière présidentielle américaine. Notamment sur le rôle que pourrait jouer l’immunité présidentielle de Donald Trump.

Ainsi, plusieurs membres démocrates du Congrès militent activement pour le retrait du juge républicain. Parmi eux, Hank Johnson, représentant démocrate de Géorgie à la Chambre des représentants, qui a qualifié pour CNN Samuel Alito et son homologue Clarence Thomas d’« âmes sœurs des MAGA (Make America Great Again, l’un des célèbres slogans trumpistes) ».

Il demande d’ailleurs le retrait des deux juges républicains de l’examen par la Cour suprême de la demande d’immunité de Donald Trump concernant l’insurrection du 6 janvier 2021. « Leur refus de se récuser érodera encore davantage la confiance du public dans la Cour suprême, et la Cour a le devoir de faire respecter l’État de droit », a estimé ce représentant démocrate.

De nombreuses critiques ciblent aussi la Cour suprême elle-même, pour que cette dernière adopte une réforme éthique −réclamée de longue date− de son institution afin d’éviter ce genre de situation embarrassante pour la plus haute institution judiciaire américaine. Cet incident en est « la dernière prévue », selon le sénateur démocrate de l’Illinois Dick Durbin, par ailleurs président de la commission judiciaire du Sénat.

« Si un juge d’un autre tribunal fédéral avait fait cela, cette allégation ferait l’objet d’une enquête car elle remet en question la capacité d’une personne à trancher équitablement une affaire », a également remarqué le sénateur démocrate de Rhode Island Sheldon Whitehouse.

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