Bayonne : un ancien légionnaire condamné pour avoir taillé un "sourire d'ange" à sa victime

En novembre 2021, le Bayonnais a taillé au couteau un "sourire d’ange" à sa victime, un Polonais de 39 ans. Il a été condamné ce jeudi 2 mai.

Un ancien légionnaire a été condamné ce mercredi 2 mai à huit ans de réclusion pour acte de torture et de barbarie par la cour criminelle de Pau rapporte le quotidien régional Sud-Ouest. En novembre 2021, le Bayonnais a taillé au couteau un "sourire d’ange" à sa victime, un Polonais de 39 ans.

L'homme a été retrouvé défiguré dans une cage d’escalier du quartier Habas-La Plaine de Bayonne. Il présentait cinq plaies. Trois d'entre elles partaient de la commissure des lèvres et jusqu'au lobe des oreilles, détaillent nos confrères. Des entailles si profondes qu'elles laissaient apparaître les dents de la victime.

Des lésions "destinées à faire mal", estime le docteur Didier Charrel. "Une forme de sadisme", appuie-t-il. Pour le docteur, la douleur était telle que la victime aurait dû hurler de douleur "à moins d’être profondément inconscient".

La victime a expliqué s’être sentie "comme endormie". Le Polonais avait 2,5 grammes d’alcool dans le sang ainsi que du cannabis et des médicaments. "Je suppose que l’on a mis quelque chose dans mon verre", a-t-il déclaré aux enquêteurs selon Sud Ouest. Encore aujourd'hui, la victime parvient difficilement à retracer le cours de sa soirée.

Les deux hommes ne se connaissaient que très peu. Le soir du drame, l’accusé a donné des meubles à sa victime puis l’a invitée à partager des bières et du vin. Une soirée classique. Deux heures plus tard, la police intervient. Une serviette-éponge est découverte au milieu du salon. Elle est tachetée de sang. Les policiers tombent sur un couteau. La lame de 23 centimètres tachée de rouge sèche dans l'égouttoir.

L’accusé explique l’emmener parfois en excursion "pour ouvrir des huîtres". "C'est un couteau universel", affirme-t-il. Il s'agit en réalité d’une larme double tranchant, patrimoine de la Légion étrangère, rapporte Sud Ouest.

L'ancien légionnaire était sur toutes les opérations extérieures entre 1997 et 2007. Il a perdu une oreille au cours d’une explosion. Ce passé le hante. L’homme est aujourd’hui traumatisé. "Je ne supporte plus les cris, si l'autre ne s'arrête pas je m'énerve", explique-t-il. "La tête me pique. Je sens une boule gonfler derrière mon crâne. Après j’ai une montée d'adrénaline et j’explose."

Pour l’expert psychologue, l’accusé "a pu se retrouver dans les mêmes conditions psychiques que lorsqu’il combattait" au moment des faits. Des voisins affirment avoir entendu des éclats de voix. "Les coups avaient pour unique but d'atteindre son visage dans toute sa largeur”, a déclaré Amandine Boyer, magistrate. L'accusé "était certain de laisser des stigmates visibles de tous", a-t-elle ajouté.

La victime a rapporté ne plus vouloir s'exposer au public et à ses regards trop insistants. "J’aurais préféré mourir plutôt que de ressembler à ça", a-t-il affirmé aux enquêteurs.

Me Grégoire Barreau, avocat de l’accusé, a plaidé pour requalifier les faits en violences aggravées évoquant la vie de son client. "Pendant des années, on l’a formé à ne surtout rien laisser paraître, a rappelé l’avocat. S’il s’est interdit de s’ouvrir, c’est parce qu’il a peur que vous le voyiez comme un monstre. Il est à ça, de s’effondrer." L’ancien légionnaire a été condamné à huit ans de réclusion criminelle pour acte de torture et de barbarie.

Article original publié sur BFMTV.com