Nouvelle-Calédonie : l'Assemblée nationale adopte le projet de révision constitutionnelle

Après les sénateurs, les députés ont voté ce mardi 14 mai ce texte décrié par les indépendantistes en Nouvelle-Calédonie. Il prévoit notamment l'élargissement du corps électoral sur l'île.

Alors qu'à Nouméa, une vague de violences a éclaté, l'Assemblée nationale a adopté le projet de révision constitutionnelle portant sur la modification du corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie, peu après minuit ce mercredi 15 mai.

Sur l'île, ce texte est contesté par les indépendantistes qui craignent une perte de poids électoral des Kanaks. Pour être définitivement adopté, le projet de loi doit désormais être voté par le Parlement réuni en Congrès.

Le projet du loi du gouvernement a été adopté par 351 voix contre 153, les députés de gauche s'opposant à son adoption. Le RN et Les Républicains ont largement voté pour, comme l'écrasante majorité du camp présidentiel, à l'exception d'une poignée de députés MoDem.

Emmanuel Macron a proposé d'inviter à Paris l'ensemble des parties néo-calédoniennes pour une rencontre avec le gouvernement visant à relancer le dialogue.

Il a également promis qu'il ne convoquerait pas "dans la foulée" d'une éventuelle adoption du texte le Congrès du Parlement nécessaire pour modifier la Constitution, afin de laisser une dernière chance aux discussions entre les parties locales.

Les débats ont avancé lentement ce mardi, avec peu d'esclandres, malgré des pics de tension entre Gérald Darmanin et La France insoumise, le ministre de l'Intérieur accusant ces députés "d'obstruction" parlementaire, avec des amendements changeant parfois un seul mot ou une expression.

Les Insoumis ont rejeté la critique, assumant des amendements "rédactionnels" pour bénéficier de temps de parole sur la réforme, et en retirant certains, tout en reprochant à l'exécutif "d'allumer une mèche".

"Vous assumerez les conséquences de vos actes", a lancé Mathilde Panot, présidente du groupe.

"Ce texte est une étape (...) ne donnez pas le sentiment (qu'un) accord global est impossible", a rétorqué Philippe Dunoyer (Renaissance), en référence à l'accord entre loyalistes et indépendantistes que l'exécutif espère voir se concrétiser.

Si le texte adopté entre en vigueur, environ 25.000 électeurs pourraient intégrer la liste électorale, selon l'Institut statistique de Nouvelle-Calédonie .Au Sénat, un mécanisme a été ajouté pour permettre la suspension de cette réforme constitutionnelle si un accord local survient jusqu'à 10 jours avant les prochaines élections, qui permettrait alors de se passer de la révision constitutionnelle

Article original publié sur BFMTV.com