Capital - "Pitoyable !", "Tout ça pour ça !", "Les écolos en PLS" : pour combler ses effectifs médicaux, l'hôpital de Nevers fait venir des médecins en avion, un dispositif qui scandalise les internautes

Ce dimanche 28 avril, Julien Courbet a présenté un nouveau numéro de "Capital" sur M6. À l'occasion de la diffusion de cet inédit, le magazine économique s'est intéressé à la situation des régions autour de trois grands thèmes : services publics, taxes et santé. Pour ce dernier thème, les téléspectateurs ont ainsi découvert la mise en place de dispositifs ayant pour objectifs de combler la pénurie de médecins, en ville comme à la campagne. À Nevers, le maire a adopté une solution extrême : organiser un pont aérien afin de faire venir des médecins en provenance de Dijon. Cette initiative a scandalisé les internautes.

Ce dimanche 28 avril, à l'occasion d'un reportage consacré à la pénurie de médecins en France, les équipes de
Ce dimanche 28 avril, à l'occasion d'un reportage consacré à la pénurie de médecins en France, les équipes de "Capital" ont notamment abordé la situation de l'hôpital de Nevers, dans la Nièvre. (Capture d'écran M6)

Aux grands maux les grands remèdes. Ce dimanche soir, les téléspectateurs de M6 assistent à la diffusion d'un numéro inédit de "Capital", le magazine économique présenté par Julien Courbet. Cette semaine, le thème de l'émission est le suivant : "Services publics, santé, taxes : les régions sont-elles sacrifiées ?" Au fil des années, de nombreux Français l'ont constaté : les services publics sont en net recul et de plus en plus coûteux. Le magazine de M6 s'est notamment penché sur la situation de la ville d'Ambazac, près de Limoges, dans la Haute-Vienne, où les habitants vivent ce recul du service public à la fin de chaque repas. En effet, une nouvelle tarification des ordures ménagères est appliquée par leur commune : ils paient désormais 60 % de plus en trois ans pour le ramassage des poubelles tandis que le rythme de la collecte... a été divisé par quatre. Pour les élus, la situation est devenue intenable : réformes après réformes, les gouvernements se succèdent et les services publics reculent. 63 % des maires dénoncent aujourd'hui l'inaction du gouvernement et, par ces temps d'inflation, réclament davantage d'aides financières. L'État, lui, annonce de nouvelles coupes dans les budgets et demande des efforts supplémentaires aux collectivités... qui les répercuteront sur les administrés. Du côté de la santé, c'est près d'un médecin sur dix qui est aujourd'hui en âge de partir à la retraite en France, soit quatre fois plus qu'il y a dix ans...

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En 2020, le numerus apertus a remplacé le numerus clausus... mais les choses n'ont pas vraiment changé. C'est un fait : le nombre d'étudiants en médecine est toujours limité, faute de places dans les facultés. Par ailleurs, tous ces étudiants ne seraient actuellement pas assez nombreux pour que le système forme tous les médecins dont la France aura besoin dans les prochaines années, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Ainsi, pour lutter contre la pénurie de médecins, les élus multiplient les initiatives partout dans le pays : maison de santé, cabine de téléconsultation en pharmacie, bus itinérant équipé avec médecin à bord... De son côté, le maire de Nevers (Nièvre) a eu une idée pour le moins surprenante. Tous les jeudis matins, à l’aéroport de Dijon, huit "Flying Doctors" s’envolent pour rejoindre l’hôpital de Nevers... avant de rentrer le soir-même. C'est précisément une solution adoptée par le Dr Digay-Cochet, spécialiste en médecine nucléaire, que les téléspectateurs ont aperçue dans l'enquête diffusée ce soir. "Je trouve que c'est quand même un bon dispositif. On peut déjà bien aider l'hôpital en une journée." a-t-elle confié aux caméras du magazine. Si la mission est certes nobles, le médecin d'origine russe explique aussi y trouver son compte : pour cette mission, elle touche une prime de déplacement et une journée de salaire pour un total de 668 euros. Le tout payé par l'hôpital de Nevers. "On n'y va pas que pour l'argent, clairement. C'est une motivation." a précisé le Dr Digay-Cochet. Au total, chaque déplacement coûte 6000 euros à l'hôpital de Nevers. Une somme conséquente mais un investissement rentable pour le maire de la ville, Denis Thuriot. Après un an et 45 rotations aériennes, l'élu s'est montré satisfait du résultat : "Ce dispositif fonctionne bien. Il a permis de faire venir entre 140 et 150 médecins que nous n'avions pas à ce jour, dans des spécialités que nous n'avions pas, de consulter, d'opérer, ce qui génère des recettes pour notre hôpital. (...) On est largement bénéficiaires. Le nombre de déplacements que l'hôpital a financés s'élève autour de 192 000 euros. Le nombre de recettes par la présence supplémentaire de médecins, par des interventions chirurgicales supplémentaires nous a rapporté 333 000 euros". Ce dispositif a été fortement contesté par les internautes. Sur X, certains utilisateurs dénoncent un "coup de comm'" malvenu quand d'autres estiment que l'argent public pourrait être bien mieux utilisé...