Taïwan : Lai Ching-te investi président sous le regard attentif de Pékin

Issu du Parti démocrate progressiste, même mouvement que sa prédécesseure, Lai Ching-te s'est décrit par le passé comme un "artisan pragmatique de l'indépendance de Taïwan".

Le nouveau président de Taïwan Lai Ching-te a prêté serment ce lundi 20 mai, succédant à Tsai Ing-wen dont les huit années de mandat ont été marquées par une détérioration des relations avec Pékin.

Lai Ching-te a effectué sa prestation de serment au palais présidentiel de Taipei, selon les images d'un pool vidéo officiel, de même que la nouvelle vice-présidente, Hsiao Bi-khim.

Il défend le maintien du "statu quo" dans le détroit de Taïwan et affirme désormais qu'un processus d'indépendance n'est pas nécessaire car l'île dispose de facto de ce statut, selon lui.

Son franc-parler et sa posture lui attirent l'ire de Pékin, qui l'a qualifié de "dangereux séparatiste" conduisant Taïwan sur le chemin "de la guerre et du déclin". Lai Ching-te a tenté de rouvrir le dialogue avec la Chine, que Pékin a rompu en 2016, mais les experts estiment qu'il risque d'être rabroué.

Le nouveau président doit prononcer son discours d'investiture, qui sera écouté avec attention pour connaître ses positions sur la gestion des relations délicates entre Taipei et Pékin, devant des milliers de personnes rassemblées pour l'occasion.

Parmi les 51 délégations internationales invitées, huit chefs d'Etat ont été conviés pour marquer leur soutien à la démocratie taïwanaise. Taïwan souffre d'un manque de reconnaissance diplomatique, ne disposant que de 12 alliés sur la scène internationale.

L'île jouit pourtant de ses propres institutions, d'une armée et bat monnaie: le nouveau dollar de Taïwan. La majorité des 23 millions d'habitants estime également disposer d'une identité propre taïwanaise, distincte de la Chine.

Plus d'un millier d'artistes doivent interpréter des danses et opéras traditionnels lors de cette cérémonie, tandis que le ciel de Taipei accueillera un défilé militaire aérien.

S'inscrivant dans la continuité de sa prédécesseure, Lai Ching-te devrait augmenter les dépenses militaires et renforcer les liens avec certaines puissances, dont les Etats-Unis qui sont le principal fournisseur d'armes à Taïwan.

Pékin menace depuis longtemps de recourir à la force pour placer Taïwan sous son contrôle, en particulier si l'île déclare son indépendance, et le président chinois Xi Jinping a multiplié les déclarations selon lesquelles l'"unification" est "inévitable".

Article original publié sur BFMTV.com