Molières 2024 : Sophia Aram dénonce le "silence" du monde de la culture envers les victimes du 7 octobre

Sur la scène de la remise de prix, l'humoriste a souligné ce qu'elle considère être un traitement inégal entre les victimes israéliennes et palestiniennes du conflit au Proche-Orient.

C'était l'un des moments politiques de la 35e cérémonie des Molières, les César du théâtre, qui s'est déroulée lundi 6 mai. Sur la scène des Folies Bergères pour remettre le Molière de la comédie, Sophia Aram a évoqué la guerre dévastatrice qui oppose Israël au Hamas depuis 7 mois.

L'humoriste a dénoncé le "silence assourdissant" du milieu de la culture envers les victimes israéliennes du 7 octobre et les otages israéliens retenus depuis à Gaza.

"Dans le brouhaha de nos indignations faciles, le silence même relatif après ce 7 octobre, dans lequel 1.200 Israéliens ont été massacrés, est assourdissant. Et s'il est évident que nous partageons tous ici les appels au cessez-le-feu, comment être solidaire des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaires des victimes israeliennes?" a-t-elle demandé, déclenchant un tonnerre d'applaudissement.

"Comment exiger d'Israël le cessez-le-feu sans exiger la libération des otages israéliens? Comment réclamer le départ de Netanyahu sans réclamer celui du Hamas? Ce silence qui accompagne les victimes du 7 octobre et les otages continue de nous diviser et de blesser tous ceux, juifs ou non, qui sont attachés aux droits humains. Il ne tient qu'à nous tous de briser ce silence et la solitude d'une partie de ceux qui nous écoutent, au théâtre et ailleurs."

Plus tard dans la soirée, Sophia Aram a remporté le Molière de l'humour pour son spectacle Le Monde d'après.

Des mots qui entrent en résonnance directe avec la cérémonie des César, en février dernier, théâtre de plusieurs appels à l'arrêt de la riposte israélienne à Gaza sans que mention soit faite des otages israéliens détenus par le Hamas, ni du massacre à l'origine des affrontements perpétré par l'organisation islamiste.

Une tonalité qui avait fait débat au lendemain de la remise de prix: "Qui parle des otages?", s'était ainsi indigné Élie Semoun sur les réseaux sociaux. "Des femmes violées quotidiennement et qui sont désormais enceintes de ces monstres? Qui a un mot pour l'enfer vécu par ces femmes, ces hommes et ces enfants?".

La guerre fait rage entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle l'organisation terroriste du Hamas a pénétré sur le sol israélien et fait 1.170 morts avant d'emporter environ 240 otages à Gaza.

En représailles, Israël s'est lancé dans une riposte ultra-meurière à Gaza, dans laquelle plus de 34.000 personnes ont trouvé la mort selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas. Quelque 130 otages israéliens sont toujours détenus à Gaza.

Article original publié sur BFMTV.com