"Vos amis les mollahs": vif échange entre Dupond-Moretti et Bompard après les convocations d'élus LFI

Les questions au gouvernement ont démarré mardi 30 avril en évoquant, sous les huées, la convocation pour "apologie du terrorisme" de la cheffe des Insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot. Une actualité qui a provoqué une passe d'armes entre le ministre de la Justice et le coordinateur national de la France insoumise.

Libre expression des idées politique ou "apologie du terrorisme". Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan ont été entendues ce mardi 30 avril dans les locaux de la police judiciaire parisienne dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient.

Ces convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise ont donné lieu à un rassemblement de soutien dans la matinée à Paris puis à une prise de parole publique de la cheffe du groupe LFI de l'Assemblée.

Dans l'hémicycle lors de la reprise des questions au gouvernement, le sujet n'a pas pu être évité. Le député Insoumis Manuel Bompard a fustigé "l'autoritarisme" de la présidence de la République et de Matignon.

"Dans un pays que vous connaissez bien, on convoque la présidente d'un groupe parlementaire d'opposition devant la police antiterroriste pour un communiqué de presse", a-t-il déclaré.

"Est-ce dans la Russie de Vladimir Poutine? Non, dans la France d'Emmanuel Macron", a encore lancé le député LFI.

"Désormais votre autoritarisme se déplace sur le terrain des idées. Il y a les opinions autorisées: les vôtres et celle de vos nouveaux amis d'extrême-droite. Et il y a les autres, celles qui conduisent devant les tribunaux et les commissariats de police", a ajouté l'élu des Bouches-du-Rhône, également coordinateur du parti mélenchoniste.

"Personne n'est au-dessus des Lois", lui a répondu Éric Dupond-Moretti.

Le Garde des sceaux a rétorqué aux accusations d'autoritarisme en fustigeant les "amis mollahs" de La France insoumise, sous les huées des rangs de gauche de l'hémicycle. Du nom des prêtres dans l'Islam qui exercent des fonctions religieuses et juridiques dans une partie du monde musulman.

"Vos amis à vous ce sont les mollahs Monsieur Bompard, vous devriez avoir honte", a lancé le ministre de la Justice.

"Laissez faire la justice en toute indépendance et elle fera son travail. Soit c'est une infraction et elle le dira, soit ce n'est pas une infraction et elle le dira. Personne n'est au dessus des lois", a-t-il ajouté.

"La justice vous l'aimez collée contre le mur par la violence de Mélenchon", a également accusé le ministre de la Justice.

Plusieurs voix venues d'autres familles politiques ont défendu la liberté d'expression contre l'avis du gouvernement. "Même si je suis aux antipodes de La France insoumise, je me battrai pour qu'ils puissent exprimer leurs idées", a ainsi déclaré le président du groupe Horizons à l'Assemblée, Laurent Marcangeli. Depuis le 7 octobre, le nombre de signalements et plaintes pour "apologie du terrorisme" a explosé: au parquet de Paris, qui gère la majorité de ces affaires, on compte 386 saisines à ce jour en lien avec ce conflit.

Article original publié sur BFMTV.com