GPA : les Français prêts à débattre de la question avant la présidentielle 2027 - EXCLUSIF

Emmanuel Macron a réaffirmé plusieurs fois son opposition à la GPA. Mais les Français réclament un débat, avant la fin de son mandat.

Les Français prêts à débattre de la gestation pour autrui avant 2027 - EXCLUSIF
Sandy AKNINE / Getty Images/Photononstop RF Les Français prêts à débattre de la gestation pour autrui avant 2027 - EXCLUSIF

POLITIQUE - Et si on parlait de gestation pour autrui ? Trois ans après l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels et aux célibataires, cette autre méthode de procréation reste strictement interdite en France. Selon l’enquête d’opinion réalisée pour Le HuffPost par l’institut YouGov dévoilée ce vendredi 3 mai, les Français aimeraient pourtant bien voir le sujet mis à l’ordre du jour avant la prochaine élection présidentielle.

Dans le détail, 56 % des sondés - hommes, femmes et toutes tranches d’âge confondues - sont favorables à l’ouverture d’un débat sur la GPA avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le constat est valable chez les sympathisants de tous les partis de gauche et de la majorité présidentielle et dans une moindre mesure à droite. Seule exception : ceux du Rassemblement national, très divisés sur la question (45 % pour un débat, 46 % contre).

Ouvrir le débat de la gestation pour autrui ne veut pas pour autant dire légaliser cette pratique. Selon l’enquête YouGov, les Français sont partagés, même si une courte majorité (50 %) s’y disent favorables et 37 % contre. Avec là encore une adhésion plus forte à gauche et dans le camp présidentiel qu’à droite et à son extrême.

Le débat sur la gestation pour autrui est revenu sur le devant de la scène après un tweet aux relents homophobes de Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! aux européennes. Particulièrement clivant, le sujet divise au sein même des formations politiques. Par exemple au Parti socialiste où le président du groupe à l’Assemblée Boris Vallaud s’est récemment déclaré pour dans certaines conditions, « bien que cela ne soit pas la position majoritaire du PS » de son propre aveu.

Les positions ne sont pas plus unanimes dans le camp présidentiel. Le chef de l’État Emmanuel Macron s’est toujours dit opposé à la pratique. « Il n’est pas question d’autoriser la gestation pour autrui en France, car elle met en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation » réaffirmait en décembre 2021 l’entourage du président de la République.

La ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes Aurore Bergé est sur la même ligne et a redit ce vendredi 3 mai sur RMC sa « farouche » opposition. Mais l’ex-ministre des Transports Clément Beaune est pour. Le Premier ministre Gabriel Attal avait pour sa part laissé entendre en 2019 qu’il ne serait pas contre une GPA « éthique » pour avoir un enfant si c’était légal en France mais il ne s’est pas réexprimé depuis sur ce sujet. Quant à la ministre déléguée à l’Enfance et aux Familles Sarah El Haïry (membre du MoDem) dit elle souhaiter qu’« un jour ce débat puisse se faire », un avis que ne partage pas le président du parti François Bayrou.

En revanche, les Français sont bien plus tranchés concernant une éventuelle influence de la France pour interdire la pratique à l’échelle mondiale : 59 % se prononcent contre et seulement 22 % pour. De quoi ternir le sourire de ceux qui, à droite et à l’extrême droite, revendiquaient - à tort qui plus est - d’avoir fait inscrire la GPA comme une forme « de traite d’être humains » au Parlement européen.

L’enquête a été réalisée sur 1001 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 29 avril au 2 mai 2024.

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