JO Paris 2024 : Zelensky rejette l’idée d’une trêve olympique en Ukraine souhaitée par Macron

Le président de l’Ukraine a dévoilé sa position sur l’idée d’une trêve pendant les Jeux de Paris, en confiant ses récentes discussions avec le président français, à l’origine de l’idée.

Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron ne sont clairement pas sur la même longueur d’onde sur l’éventualité d’une trêve olympique pendant les JO qui concernerait aussi la guerre en Ukraine avec la Russie.

INTERNATIONAL - L’idée d’une trêve olympique mise à mal ? Plus de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu aux questions de l’Agence France Presse ce vendredi 17 mai. L’occasion pour le chef d’État en guerre de rejeter l’idée d’une trêve olympique défendue par Emmanuel Macron.

Guerre en Ukraine : Macron assure qu’un cessez-le-feu sera demandé à la Russie durant les JO de Paris

Souhaitant profiter de l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, le président français milite depuis plusieurs mois pour faire de cet événement sportif international un îlot de paix au milieu des nombreux conflits mondiaux.

Une idée rejetée avec force par son homologue ukrainien, qui est donc revenu sur ses récents échanges avec Emmanuel Macron sur la question. « J’ai dit : Emmanuel, nous n’y croyons pas. Imaginons une seconde qu’il y ait un cessez-le-feu. D’abord, on ne fait pas confiance à (Vladimir) Poutine. Deuxièmement, il ne va pas retirer ses troupes. Troisièmement, (...) dis-moi Emmanuel, ai-je dit, qui garantit que la Russie ne va pas en profiter pour faire venir ses troupes sur notre territoire », a-t-il raconté.

Mais le président ukrainien n’est pas complètement fermé à l’idée non plus. Toutefois, il est hors de question selon lui d’établir une trêve « qui ferait le jeu de l’ennemi ». « Nous ne sommes pas contre une trêve, nous ne sommes pas contre la fin de la guerre. Mais nous voulons une fin juste à cette guerre », a-t-il ajouté sur ce sujet de plus en plus pressant à l’approche du 26 juillet, date du coup d’envoi des Jeux de Paris.

Lors d’une interview diffusée à la télévision ukrainienne mi-mars, le président français avait laissé entendre qu’il demanderait à la Russie un cessez-le-feu en Ukraine durant les Jeux de Paris. « La règle du pays hôte est d’évoluer au rythme du mouvement olympique. C’est un message de paix. Nous suivrons également la décision du Comité olympique », avait ensuite confirmé le chef d’État français.

Une promesse qui tranche avec l’avis de Volodymyr Zelensky, visiblement peu enclin à l’idée de faire confiance à la Russie. D’ailleurs, côté russe, Vladimir Poutine avait sous-entendu quelques heures avant l’interview de son homologue ukrainien qu’il refusait l’idée d’une trêve olympique. En cause ? L’interdiction pour la Russie de participer aux JO à cause de son invasion de l’Ukraine.

« Les fonctionnaires sportifs internationaux violent aujourd’hui les principes de la Charte olympique (...) à l’égard de la Russie en empêchant nos sportifs de participer aux JO sous leur drapeau, avec leur hymne national, mais ils veulent que nous nous pliions aux règles qu’ils nous imposent », a ainsi déclaré le président russe lors d’un déplacement en Chine.

« Pour exiger quelque chose des autres, il faut soi-même respecter les règles », a également répliqué Vladimir Poutine. La volonté d’Emmanuel Macron de « tout faire » pour avoir une trêve olympique à travers le monde durant les JO semble désormais bien loin. Pourtant, la Chine et son président Xi Jinping avaient laissé entendre au président français qu’ils soutiendraient cette idée de trêve olympique lors de la visite du président chinois en France début mai. Bien qu’elle soit relativement proche de la Russie, la Chine n’a visiblement pas souhaité évoquer publiquement ce sujet avec Moscou lors de cette récente visite de Poutine sur le sol chinois.

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