Nouvelle-Calédonie : pour Sébastien Chenu, le "gouvernement a fait sur le fond et sur la forme n'importe quoi"

Invité ce dimanche 19 mai de BFM Politique, le vice-président du RN a également balayé l'idée que son parti avait effectué un revirement en laissant ouverte la porte d'un nouveau référendum.

Sébastien Chenu accable le gouvernement tout en niant l'idée d'un revirement de son parti sur la Nouvelle-Calédonie. Alors que les violences ont fait six morts depuis le début de la semaine et que la situation reste particulièrement tendue sur l'île, le vice-président du Rassemblement national, invité de dimanche 19 mai de BFM Politique, considère que le gouvernement a "sur le fond et sur la forme fait n'importe quoi et a fait preuve de beaucoup de naïveté".

Pour ce qui est de la forme, Sébastien Chenu estime que le timing du gouvernement pour dégeler le corps électoral, un texte adopté par l'Assemblée nationale dans la nuit de lundi à mardi, "n'était pas le bon".

D'abord parce que "dans une période électorale comme on la connaît, vous êtes dans une période qui tend ou qui crispe les uns et les autres". Ensuite "parce que les forces de l'ordre sont mobilisées ici à Paris pour les Jeux olympiques et qu'évidemment, vous avez des difficultés s'il y a un problème en Nouvelle-Calédonie, à envoyer des forces de l'ordre.

"Le fait qu'Emmanuel Macron n'ait pas imaginé que le dégel du corps électoral puisse appeler de la violence est d'une naïveté confondante", ajoute-t-il.

Si tous les députés RN ont pourtant voté le projet de loi constitutionnelle, c'est parce que le parti est favorable à cette réforme qui permettra aux personnes résidant sur l'archipel depuis au moins 10 ans de voter pour élire notamment les membres du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Mais au-delà de ce texte, "il fallait un accord global qui encadre le dégel du corps électoral, un accord économique", affirme Sébastien Chenu.

Le député du Nord nie aussi tout revirement du Rassemblement national quant à l'hypothèse d'un nouveau référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Jeudi, sur France 2, Marine Le Pen a en effet dit être ouverte à l'organisation d'un nouveau vote "dans 40 ans". Après le référendum de 2021, elle affirmait pourtant que les Calédoniens s'étaient exprimés de "façon définitive".

D'après Sébastien Chenu, "la Calédonie doit rester française" mais il s'agit de "donner des perspectives" à ses habitants. "Si vous ne donnez pas des perspectives à des gens qui se battent d'une façon que moi je conteste pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, (...) vous laissez ces gens se mettre dans les mains des plus violents", justifie-t-il.

À plus court terme, le vice-président du RN déclare être favorable à un report du Congrès réunissant députés et sénateurs et censé être convoqué "avant la fin juin", d'après Emmanuel Macron. "On n'est pas à six mois près", juge Sébastien Chenu. "Il faut d'abord rétablir l'ordre." Un retour à l'ordre qui pourrait passer par une prorogation de l'état d'urgence, nécessitant un vote de députés. "S'il doit être prolongé, il n'y a pas de problème à le voter", indique-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com