Dans la bande de Gaza, World Central Kitchen reprend ses activités, un mois après la frappe mortelle

Le 1er avril, sept collaborateurs humanitaires de l’association fondée par José André avaient trouvé la mort dans une frappe israélienne.

Comme ici à Rafah, en mars dernier, les distributions alimentaires de l’ONG World Central Kitchen vont enfin reprendre à Gaza, un mois après la frappe mortelle dont elle a été victime.
MOHAMMED ABED / AFP Comme ici à Rafah, en mars dernier, les distributions alimentaires de l’ONG World Central Kitchen vont enfin reprendre à Gaza, un mois après la frappe mortelle dont elle a été victime.

INTERNATIONAL - Quatre semaines d’absence. Dans la bande de Gaza, l’organisation World Central Kitchen (WCK) a finalement repris ses activités humanitaires, lundi 29 avril, plusieurs semaines après le drame qui a touché l’ONG fondé par le chef étoilé espagnol José Andrés.

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World Central Kitchen avait stoppé la distribution d’aide humanitaire après les frappes mortelles tirées par Israël sur des véhicules transportant sept travailleurs. Une frappe pour laquelle l’État hébreu avait reconnu de « graves erreurs » ayant conduit à la mort des collaborateurs de l’association.

Comme le rapporte la BBC, WCK avait annoncé dès dimanche son intention de reprendre les distributions alimentaires, « avec la même énergie, la même dignité » et en se concentrant « sur l’alimentation du plus grand nombre de personnes possible ». Car le constat est toujours le même dans l’enclave palestinienne, et la « situation humanitaire reste désastreuse », comme souligne la patronne de WCK, Erin Gore.

Elle compte pour cela construire une nouvelle cuisine communautaire éphémère à haute production, la troisième à Gaza. Une marque de fabrique de cette ONG connue et reconnue pour sa proportion à se déployer rapidement sur le terrain, malgré des conditions souvent très difficiles.

Concernant la frappe israélienne ayant tué sept des siens, WCK continue de défendre la mise en place d’une enquête impartiale −mais surtout internationale− pour lever le voile sur les raisons de la mort de ses travailleurs : trois Britanniques, un Australien, un Américano-canadien, un Polonais et un Palestinien.

« Même si nous n’avons aucune assurance concrète, nous continuons à chercher des réponses et à plaider en faveur du changement, dans le but de mieux protéger WCK et tous les travailleurs des ONG qui servent de manière désintéressée dans les pires conditions humanitaires », a déclaré à ce titre Erin Gore.

Cette frappe israélienne de trois missiles avait détruit les véhicules de WCK alors qu’ils menaient une action humanitaire, et ce, alors qu’Israël avait connaissance du plan de route de ces véhicules. De son côté, l’armée israélienne avait d’abord évoqué la présence d’un groupe d’hommes armés à proximité du convoi de véhicules humanitaires, avant de faire marche arrière et de reconnaître une série d’« erreurs graves » et des « violations des procédures opérationnelles normales ».

En plus de ses excuses, Tel-Aviv avait procédé au limogeage de deux officiers impliqués dans cette bavure, un colonel de réserve et un commandant d’active. Des mesures qui avaient été loin de convaincre l’association et son fondateur, militants dès lors pour l’instauration d’une enquête neutre. L’armée israélienne n’ayant pas les capacités d’« enquêter de manière crédible sur sa propre défaillance à Gaza », selon WCK.

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