Émeutes en Nouvelle-Calédonie : journée « plus calme » ce vendredi, malgré des secteurs à « reconquérir »

Trois quartiers de Nouméa restent hors de contrôle, où des « centaines d’émeutiers » recherchent « le contact avec les forces de l’ordre », selon le haut-commissaire de la République.

La Nouvelle-Calédonie était dans « une situation plus calme » ce vendredi 17 mai au soir (photo d’illustration à Nouméa mercredi)
DELPHINE MAYEUR / AFP La Nouvelle-Calédonie était dans « une situation plus calme » ce vendredi 17 mai au soir (photo d’illustration à Nouméa mercredi)

NOUVELLE-CALÉDONIE - Une baisse des tensions dans l’archipel. La Nouvelle-Calédonie se trouve dans « une situation plus calme » ce vendredi 17 mai, selon le haut-commissaire de la République Louis Le Franc, après quatre nuits de contestation contre la réforme électorale votée à Paris.

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« Des renforts vont arriver » pour « reconquérir tous les espaces de l’agglomération (de Nouméa) que nous avons perdus » et dont « le contrôle n’est plus assuré », a reconnu devant la presse ce vendredi soir le représentant de l’État. Louis Le Franc a évoqué « trois zones », des quartiers défavorisés du grand Nouméa peuplés majoritairement d’autochtones : Kaméré, Montravel et une partie de « la Vallée du Tir », où des « centaines d’émeutiers » recherchent selon lui « le contact avec les forces de l’ordre » et à poursuivre leurs « exactions ».

Dans un communiqué publié quelques heures auparavant, ce vendredi matin, le Haut-commissariat s’était voulu plus rassurant. « L’état d’urgence a permis, pour la première fois depuis lundi, de retrouver une situation plus calme et apaisée dans le grand Nouméa, malgré les incendies d’une école et de deux entreprises », affirmait-il.

La nuit de jeudi à vendredi a été « marquée par l’arrivée des renforts envoyés » de l’Hexagone, . Au total, un millier d’effectifs de sécurité intérieure supplémentaire doivent arriver à Nouméa d’ici la fin de la semaine. L’armée s’est également déployée pour sécuriser les ports et l’aéroport du territoire, désormais sous le régime de l’état d’urgence décrété par le gouvernement mercredi soir.

L’interdiction de rassemblements, de transport d’armes et de vente d’alcool, ainsi que le couvre-feu de 18h à 6h restent en vigueur.

Louis Le Franc a ajouté qu’un suspect d’homicide s’était « rendu », sans précision sur son identité ni sur l’affaire concernée. Cinq personnes sont mortes depuis le début des émeutes lundi : deux hommes de 20 et 36 ans, une adolescente de 17 ans et deux gendarmes.

Ce vendredi doit marquer une reprise des discussions après l’échec d’une tentative de visioconférence entre le président Emmanuel Macron et des élus calédoniens « ne souhaitant pas dialoguer les uns avec les autres pour le moment », selon l’Élysée.

« En lien avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’État se mobilise pour apporter le soutien à la population et organiser l’acheminement des produits de première nécessité », a assuré par ailleurs vendredi matin le Haut-commissaire Louis Le Franc. Il a appelé à laisser dégager les grands axes de circulation.

Les autorités préparent un « pont aérien » entre l’Hexagone et son archipel, séparés de plus de 16,000 km. L’aéroport de Nouméa reste fermé aux vols commerciaux.

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