Nouvelle-Calédonie : 4 présidents de régions d’outre-mer demandent le "retrait immédiat" de la réforme décriée

Les présidents des régions Réunion, Guadeloupe, Martinique et de la collectivité de Guyane écrivent une tribune commune pour demander le "retrait" du texte décrié.

4 présidents de régions d’outre-mer exigent le retrait de la réforme en Nouvelle-Calédonie (photo prise le 19 mai en Nouvelle-Calédonie)

POLITIQUE - « Seule la réponse politique empêchera la guerre civile. » Les présidents des régions Réunion, Guadeloupe, Martinique et de la collectivité de Guyane ont demandé ce dimanche 19 mai le « retrait immédiat » de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, décriée par les indépendantistes et à l’origine de violences dans le territoire du Pacifique sud depuis six jours.

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« Seule la réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile », écrivent les signataires de cette tribune publiée par le portail média public Outre-mer la 1ère, en demandant « solennellement au gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, comme préalable à la reprise d’un dialogue apaisé. »

Le texte est signé par la présidente de la région Réunion Huguette Bello (gauche), qui en est l’une des initiateurs, ainsi que par ses homologues de Guadeloupe Ary Chalus (majorité présidentielle), de Martinique Serge Letchimy (gauche) et de Guyane Gabriel Serville (gauche). Il est aussi paraphé par près d’une vingtaine de parlementaires représentant ces territoires ultramarins, mais aussi la Polynésie française, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Selon les signataires, « la réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles - interdictions de circulation, assignations à résidence, perquisitions, ainsi que l’envoi de policiers et gendarmes supplémentaires - n’apporte pas de solution ». « Ces réponses répressives risquent d’engendrer une spirale de violence et de compromettre le retour au calme attendu », craignent-ils.

Plusieurs voix s’élèvent également dans l’Hexagone, surtout à gauche, pour demander le retrait du texte en question. Nombreux sont ceux à estimer aussi, même au sein du camp présidentiel, qu’il est nécessaire de reporter le congrès à Versailles censé entériner la réforme constitutionnelle avant la fin juin selon le calendrier rappelé mercredi par Emmanuel Macron.

Ce dimanche, l’ancien socialiste rallié à Emmanuel Macron en 2017, Manuel Valls a rejoint les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher qui, lors d’une réunion vendredi à Matignon, avaient préconisé un report de la convocation du Congrès et la formation d’une mission de dialogue.

« On ne peut pas travailler sur le dossier calédonien en posant des ultimatums », a déclaré l’ancien Premier ministre, se disant lui aussi favorable à une mission de conciliation. Selon lui, le retour à l’ordre en Nouvelle-Calédonie et la relance d’un processus politique doivent se faire dans un « même mouvement ».

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