Isild Le Besco explique pourquoi elle ne porte pas plainte contre Benoît Jacquot qu’elle accuse de viol

L’actrice française, qui accuse Benoît Jacquot de l’avoir violée, publie aux éditions Denoël un livre intitulé « Dire vrai », dans lequel elle revient sur la relation qu’elle a eue avec le réalisateur à l’âge de 16 ans.

VIOLENCES SEXUELLES - L’actrice Isild Le Besco explique dans une autobiographie, qui paraît ce mercredi 1er mai aux éditions Denoël, ne pas être prête à porter plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot, dont elle estime qu’il l’a « violée ». Ce livre intitulé Dire vrai revient longuement sur la relation « sous emprise » qu’ils ont entamée alors qu’elle avait 16 ans, durant le tournage du film Sade, et lui 62 ans.

Lors d’un entretien avec Le Parisien en février dernier, l’actrice, aujourd’hui âgée de 41 ans, affirmait qu’il était « probable qu’à un moment » elle porte plainte contre lui, ainsi que contre un autre réalisateur, Jacques Doillon.

À la fin du livre, Isild Le Besco donne les raisons pour lesquelles elle n’a pas répondu aux appels d’enquêteurs de la brigade des mineurs qui souhaitent l’entendre. « Ils me sollicitent et me sollicitent encore pour recueillir ma plainte contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon », rapporte-t-elle.

« Je n’ai pas envie de me confronter encore à ces institutions poussiéreuses, pensées et régies par des hommes. (...) C’est déjà tellement éprouvant d’écrire. De nommer. De faire face à ses maux », poursuit l’autrice.

Avant de s’interroger : « Être victime, oui, mais de qui ? Et de quoi exactement ? De la sexualisation de mon corps au cinéma ? Des années d’emprise de Benoît Jacquot ? Du manque d’éthique professionnelle de Jacques Doillon ? »

« Dire que Benoît m’a violée, c’est évident. (...) J’étais une adolescente et je lui ai donné mon entière confiance. Il s’est substitué à mon père, ma mère, à toute figure d’autorité. En cela, son viol est aussi incestueux », considère l’actrice.

Une autre actrice, Judith Godrèche, 52 ans, a porté plainte contre les deux réalisateurs pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence. Depuis, elle est devenue un fer de lance du mouvement #MeToo en France.

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