Fourgon attaqué dans l'Eure : la cavale de Mohamed Amra se poursuit, le fugitif visé par une notice rouge d'Interpol... Suivez notre direct

Deux jours après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire à Incarville, qui a coûté la vie à deux agents et permis l'évasion d'un détenu, la traque de Mohamed Amra se poursuit.

Connu pour trafic de stupéfiants, mais également mis en examen pour homicide volontaire, Mohamed Amra est activement recherché.
Connu pour trafic de stupéfiants, mais également mis en examen pour homicide volontaire, Mohamed Amra est activement recherché.

La chasse à l'homme est lancée après l'évasion d'un détenu lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire à Incarville (Eure), qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Deux autres agents ont été grièvement blessés, mais leurs jours ne sont plus en danger. De nombreux établissements pénitentiaires sont bloqués par les agents qui réclament davantage de sécurité dans leurs fonctions.

Le détenu évadé, Mohamed Amra, est connu pour trafic de stupéfiants, mais également mis en examen pour homicide volontaire dans le cadre d'un dossier de trafic de stupéfiants. Âgé de 30 ans, il était incarcéré à Évreux, d'où il avait tenté de s'évader deux jours auparavant en tentant de scier les barreaux de sa cellule. Mohamed Amra est visé depuis ce mercredi après-midi par une notice rouge d'Interpol.

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  • À la une

    Ce qu'il faut retenir ce jeudi

    - La traque continue pour retrouver Mohamed Amra, le détenu extrait du fourgon, ainsi que les malfaiteurs qui l'ont aidé. Gérald Darmanin a précisé que 350 enquêteurs sont mobilisés pour retrouver les individus en fuite.

    - L'attaque a eu lieu mardi vers 11 heures, au péage d'Incarville (Eure), alors que le détenu était ramené vers la prison d'Évreux après avoir été entendu dans le cadre d'une procédure criminelle dans laquelle il était mis en examen notamment pour tentative d'assassinat.

    - Plusieurs hommes lourdement armés ont utilisé un premier véhicule bélier qui a servi à bloquer le fourgon, permettant aux malfaiteurs de tirer sur le convoi, composé d'un véhicule d'escorte et du fourgon. Deux agents sont morts, et deux ont été grièvement blessés. Les malfaiteurs ont pris la fuite à bord de deux véhicules, qui ont été retrouvés brûlés à proximité.

    - Le détenu évadé, Mohamed Amra, 30 ans, est connu de la justice pour plusieurs affaires, et est désormais visé par une fiche rouge, émise par Interpol, ce qui signifie qu'il est recherché dans le monde entier. Le 10 mai, il a été condamné pour un vol avec effraction par le tribunal judiciaire d'Évreux, et a été incarcéré. Il est également mis en examen "pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort" suite à la mort d'un homme à Marseille en juin 2022. Surnommé "La Mouche", il était également mis en examen pour tentative d'assassinat pour des faits ayant eu lieu à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Enfin, selon Le Parisien, son nom est également évoqué dans le cadre d'une tentative d'assassinat survenue en Espagne, des faits pour lesquels il est soupçonné d'avoir commandité cette tentative sans toutefois être mis en examen dans cette affaire. Plus d'infos ici

    - Après le choc de la mort de deux agents pénitentiaires, de nombreux établissements pénitentiaires ont été bloqués ce mercredi, et le seront à nouveau ce jeudi. Les syndicats réclamant davantage de sécurité autour de leur profession et notamment davantage de visions pour limiter les déplacements de détenus. L'intersyndicale pénitentiaire a été reçue et affirme avoir "été écoutée" par Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, mais maintiennent le blocage, dans l'attente d'un accord écrit avec le ministère. Plus d'infos ici

  • Le Racing Club de Lens va rendre hommage à Arnaud Garcia

    Alors que de nombreux supporters Sang & Or le réclamaient ces dernières heures, le Racing Club de Lens rendra hommage ce dimanche à Arnaud Garcia, l'un des agents morts ce mardi dans l'attaque du fourgon à Incarville. L'agent pénitentiaire était un grand fan du club nordiste. L'hommage aura lieu au Stade Félix Bollaert ce dimanche, à l'occasion de la dernière journée de Ligue 1.

  • Des centaines de personnes présentes à l'hommage à Incarville

    Des centaines de personnes, dont de nombreux élus, sont présents ce jeudi à Incarville pour rendre hommage aux deux agents pénitentiaires tués en début de semaine.

  • Une connaissance de Mohamed Amra témoigne

    Interrogée par BFM Normande, une connaissance d'enfance du fugitif en dit plus sur l'homme le plus recherché de France. "Il n'avait pas une âme de leader", raconte-t-il, ajoutant "'était quelqu'un d'hyperactif, il n'arrivait pas à rester en place. Il était pas méchant, c'était un gamin lambda".

  • Jordan Bardella appelle au "sursaut" face aux narco-trafics

    L'attaque du fourgon, qui a fait deux morts ce mardi, continue de générer des réactions politiques. Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, a donné une conférence de presse pour appeler au "sursaut" face aux narco-trafics. Le candidat d'extrême droite a détaillé plusieurs mesures qu'il souhaitait voir mises en place, parmi lesquelles la généralisation des brouilleurs et la construction de places de prison, ainsi que le retour des fouilles systématiques au parloir. Des mesures qui ne sont en revanche pas du ressort du Parlement européen.

  • Deux mandats d'arrêt contre Mohamed Amra

    Selon BFM, depuis son évasion, le fugitif fait l'objet de deux mandats d'arrêt émis par les tribunaux de Rouen et de Marseille, concernant les faits pour lesquels ils avaient été mis en examen en 2021 et 2022. Des mandats d'arrêt nationaux ont été émis par les juges d'instruction de ces deux dossiers, ils ont ensuite été diffusés à l'international, permettant à Interpol d'émettre sa notice rouge.

  • La mobilisation des agents pénitentiaires se poursuit

    Deux jours après l'attaque du fourgon et la mort de deux agents pénitentiaires, de nombreux établissements continuent d'être bloqué, notamment à Paris, Valence, Nice ou Grasse. Les syndicats réclament plus de sécurité autour de leur profession. Reçue par Éric Dupond-Moretti mercredi, l'intersyndicale attendait des annonces du Garde des Sceaux, mais les agents ne sont pas convaincus.

    "On a eu des échanges qui ont duré 2h30, on pensait avoir été entendu. Au regard de ce qui nous a été transmis hier soir, on est loin de ce que les agents attendent", explique Emmanuel Chambaud secrétaire général du syndicat pénitentiaire UNSA-Justice, auprès de BFM.

  • "Il adorait son métier", le père d'un des agents tués témoigne

    Interrogé sur BFM TV, le père d'Arnaud Garcia décrit son fils comme un "bon vivant", "pur". Passionné de moto et de football, il était un supporter du RC Lens.

  • Les agents blessés ne sont plus en danger, annonce Gérald Darmanin

    Sur France 2, le ministre de l'Intérieur a indiqué que les jours des agents pénitentiaires blessés dans l'attaque du fourgon "ne sont plus en danger".

    Gérald Darmanin a par ailleurs précisé que 350 enquêteurs sont mobilisés pour retrouver les individus en fuite.

  • La mort des deux agents relance le débat sur la légalisation du cannabis

    Mohamed Amra, qui a été libéré lors d'une violente attaque du fourgon pénitentiaire dans lequel il se trouvait, entrainant la mort de deux agents, était notamment connu pour trafic de stupéfiants. Un passif qui a relancé, chez certains responsables politiques, le débat sur la légalisation du cannabis.

    Amine Kessaci, dixième sur la liste des Écologistes pour les élections européennes, fait un lien entre la mort des deux agents et le débat sur la légalisation du cannabis, dans un message annonçant son passage sur RTL ce mercredi soir. Un message qui lui a valu de vives critiques à droite et à l'extrême droite, émanant notamment du porte-parole LR Guilhem Carayon, Julien Odoul (député RN) ou encore Stanislas Rigault, candidat Reconquête aux Européennes.

    De l'autre, les opposants à la légalisation du cannabis comme le ministre de l'Intérieur, qui a notamment affirmé qu'on ne peut pas à la fois pleurer les veuves et les orphelins sur le péage de l'Eure et continuer à fumer son joint (...) cette violence désinhibée où on tire à la kalachnikov sur des pères de famille, elle vient d'une source, la consommation de drogue". Ceux qui consomment "participent à la violence autour du trafic de drogue", conclut le ministre sur RTL ce matin.

    Une actualité qui coïncide avec la remise du rapport de la commission d'enquête sur l'impact du narcotrafic en France. Le rapport fait état d'un bilan alarmant pour la France, tombée "dans le piège du narcotrafic" et note "une flambée de violence particulièrement spectaculaire et inquiétante".

  • Qu'est-ce qu'une "notice rouge" d'Interpol, dont Mohamed Amra fait l'objet ?

    Au même titre que 65 autres personnes en France, Mohamed Amra est visé par une notice rouge d’Interpol. Ces notices sont des avis de recherche internationaux (et non des mandats d’arrêt) émis par Interpol, l'Organisation internationale de police criminelle. Elles contiennent en général une description physique de la personne recherchée, son nom, sa date de naissance et des informations sur l’infraction qu’il/elle a commise.

    Les notices rouges s’adressent "aux services chargés de l’application de la loi du monde entier" et facilitent la localisation, l’arrestation provisoire et l’éventuelle extradition d’un individu activement recherché.

    Élément important : ce n'est pas Interpol, mais bien un pays ou un tribunal international, qui recherchent les individus en question.

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  • Les syndicats affirment avoir "été écoutés", mais maintiennent le blocage des prisons jeudi

    Après plus de trois heures de réunion, les représentants syndicaux sont sortis de leur rendez-vous avec le ministre de la Justice. À l'issue de la réunion, ils ont affirmé avoir "pu réellement échanger". "On a été écoutés, je pense entendus (...) il y a énormément de choses qui vont être faites", a affirmé Emmanuel Baudin, secrétaire général FO pénitentiaire, devant la presse.

    Parmi les revendications, "le sujet est lancé" concernant la réduction des extractions, l'augmentation des visios et des déplacements des magistrats. Autre annonce, les niveaux d'escorte vont être relevés et "les agents auront tous accès aux fiches des détenus". "Des protocoles pour des prêts de main d'ouvre entre les services de sécurité, police gendarmerie et nous (l'administration pénitentiaire, ndlr) vont être signés", a ajouté le syndicaliste.

    Les demandes d'armes supplémentaires, de supprimer un maximum de flocages des véhicules, c'est demandé, mais ça prend du temps" a ajouté Emmanuel Baudin, secrétaire général FO pénitentiaire.

    Toutefois, les syndicats annoncent "maintenir la pression en bloquant" les prisons jeudi comme c'était le cas ce mercredi. "On saura si on a été entendus dès lors qu'on aura le relevé de décisions à l'issue de la réunion avec le ministre". Les syndicats seront reçus avant la fin du mois pour signer un protocole d'accord.

  • Qui étaient les deux victimes de l'attaque ?

    L'émotion est forte, au lendemain de l'attaque du fourgon qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Fabrice Moello, 52 ans, était "capitaine dans l’administration pénitentiaire depuis 1996", pacsé et père de jumeaux, a indiqué Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris, lors d'une conférence de presse. Les deux enfants de Fabrice Moello doivent fêter "leur 21e anniversaire dans deux jours".

    La seconde victime, Arnaud Garcia, avait 34 ans. Il travaillait dans l'administration pénitentiaire depuis 2009 et venait de rejoindre le service du PREJ (pôle régional des extractions judiciaires) de Caen. Originaire de Blangy-le-Château (Calvados), l’agent laisse derrière lui "une femme enceinte de cinq mois" et aussi "des parents et des amis", a précisé Éric Dupond-Moretti mardi soir.

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  • Mohamed Amra visé par une notice rouge d'Interpol

    Mohamed Amra, détenu qui a été extrait d'un fourgon pénitentiaire lors d'une opération qui a fait deux morts parmi les agents, est désormais visé par une notice rouge d'Interpol, qui fournit une fiche descriptive de Mohamed Amra. Une fiche émise à la demande de la France et qui permet d’alerter simultanément les polices de l’ensemble des pays membres sur les fugitifs recherchés au niveau international.

    "La notice rouge n’est pas un mandat d’arrêt international", précise toutefois Interpol.

    La fiche rouge émise contre Mohamed Amra précise les charges qui pèsent contre lui : "complicité d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d'otage pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition commis en bande organisée, complicité de meurtre avec préméditation en bande organisée, complicité de destruction en bande organisée du bien d'autre par un moyen dangereux pour les personnes, recel en bande organisée de bien provenant de vols, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes, acquisition, détention, transport, offre ou cession de stupéfiants, association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans d'emprisonnement".

    Mohamed Amra fait partie des 6799 fiches rouges émises par Interpol, parmi lesquelles figurent 46 Français.

  • "L'enquête progresse (...) plus de 450 gendarmes et policiers mobilisés" affirme Gabriel Attal

    La question de la traque et de la sécurisation des escortes de détenus a été abordée lors des questions au gouvernement. "Le président de la Commission des lois proposera le lancement d'une mission flash relative au transfèrement et extraction pénitentiaire afin d'adapter ces moments de grande vulnérabilité à l'échelle de la violence que nous avons franchie hier", a annoncé Caroline Abadie, députée Renaissance de l'Isère.

    Le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué "une déchirure, pour les familles, les proches des agents, pour l'administration pénitentiaire, pour la République, car c'est elle qui était visée, que c'est notre ordre républicain qui était pris pour cible. Non on ne s'en prend pas à la République impunément, non on ne bafoue pas les lois de la République, non on ne tue pas impunément".

    Des moyens massifs ont été déployés, précisant que plus de 450 policiers et gendarmes sont mobilisés, "l'enquête progresse", a poursuit le Premier ministre. "Je le dis aux auteurs : nous vous traquons, nous vous retrouverons et nous vous punirons. Ils paieront. Ils paieront pour ce qu'ils ont fait. Nous serons au rendez-vous", a assuré Gabriel Attal.

  • Ce que réclament les syndicats pénitentiaires

    Depuis 13 heures, les syndicats pénitentiaires sont reçus au ministère de la Justice par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Ils portent plusieurs revendications auprès du ministre, détaillées dans un communiqué publié mardi.

    Directement en lien avec l'attaque qui a fait deux morts parmi les agents pénitentiaires, les syndicats réclament la réduction drastique des extractions en favorisant l’utilisation de la visioconférence des magistrats ou leurs déplacements en établissements. "On a fait l'aller-retour, soit près de cinq heures de trajet, pour cinq minutes dans un bureau", témoigne ainsi auprès du Parisien un agent pénitentiaire de Fresnes qui a dû escorter il y a un an Mohamed Amra de Paris à Rouen pour une audition chez le juge.

    Autre demande directement en lien avec la sécurisation des escortes, une refonte et une harmonisation des niveaux d’escorte ainsi que la fin des escortes "panachées" et à minima à 3 agents.

    Plus globalement, les syndicats réclament également une égalité de traitement en termes de moyens entre la métropole et les drom-com et le déploiement accéléré des brouilleurs de téléphones portables et du contrôle des drones.

    Enfin, ils demandent des équipements et du matériel mieux adaptés, alors que beaucoup d'agents pénitentiaires constatent que lors de l'attaque, les armes de poing dont étaient munis les agents étaient insuffisantes face aux armes lourdes des malfaiteurs.

  • "Il était passionné par ce qu'il faisait" témoigne un ami d'un des agents tués

    Parmi les victimes de l'assaut du fourgon pénitentiaire, Arnaud G., 34 ans. Le maire de la commune où il vit, qui est également l'un de ses amis, témoigne sur BFMTV : "Il a toujours eu le sens du devoir il était passionné parce qu'il faisait. Après le collège, il voulait déjà partir dans cette voie-là. Il était heureux de ce qu'il faisait. Il était monté en grade et le fait d'avoir pu avoir le poste, il était content, il se projetait dans son avenir avec le petit enfant qu'il devait avoir, confie le maire de Blangy-le-Château, Dorian Coge. Arnaud G. était marié depuis trois ans avec sa femme, enceinte de 5 mois.

    L'autre agent pénitentiaire décédé, Fabrice M. était âgé de 52 ans. Pacsé, il devait célébrer dans les prochains jours les 21 ans de ses jumeaux.

  • Ce qu'on sait des conditions de détention de Mohamed Amra

    Le fourgon pénitentiaire qui transportait Mohamed Amra était censé le ramener à la prison d'Évreux lorsqu'il a été attaqué. Un établissement pénitentiaire où il était incarcéré après avoir été condamné à dix-huit mois de prison le 7 mai dans une affaire de vol aggravé.

    Avant la prison d'Évreux, Mohamed Amra a notamment été détenu à la prison de la Santé à Paris en juin 2022, dans le cadre d’un dossier de tentative d’extorsion de fonds et de meurtre. Alors qu'il est détenu, le corps carbonisé d’un homme, né à Dreux (Eure-et-Loire) en 1990, est retrouvé dans le coffre d’un véhicule Kangoo sur la commune du Rove, limitrophe de Marseille. La victime était connue pour des affaires liées à des trafics de stupéfiants.

    L'enquête remonte jusqu'à Mohamed Amra, pourtant incarcéré à la Santé, comme commanditaire. Selon Le Monde, derrière les barreaux, le détenu continuait à communiquer à l’aide d’une ligne téléphonique ouverte au nom de sa sœur. Dans sa cellule, poursuit le quotidien, il disposait également de "facilités" comme l’usage d’une chicha, et mobilisait à son service une équipe de "jeteurs", des personnes capables de lui faire parvenir des produits de bouche, mais également de l’alcool, du tabac et de la drogue.

    Dans le cadre de l'enquête, sa cellule est alors placée sur écoute. Selon un document judiciaire consulté par Le Monde, Mohamed Amra semblait "particulièrement impliqué dans le trafic de produits stupéfiants", un domaine d’activité dans lequel il était présenté comme un "grossiste", disposant de connexions avec les narcotrafiquants marseillais.

    Mais toujours selon ce document judiciaire consulté par Le Monde, Mohamed Amra n'hésite "pas à pratiquer le vol, l’extorsion ou encore des enlèvements gérés depuis sa cellule par le biais de “groupes de travail” dédiés sur l’application Signal, une messagerie cryptée à l'instar de Telegram.

  • Les témoins racontent la violence de l'attaque du fourgon

    L'attaque du fourgon pénitentiaire transportant Mohamed Amra a eu lieu à une barrière de péage, au milieu de la circulation sur l'autoroute A154. Une attaque violente, de quelques minutes, à laquelle plusieurs personnes ont assisté, notamment un chauffeur routier dont la "dashcam" a filmé une partie de la scène, alors qu'il se trouve au portique du péage à gauche de celui emprunté par le convoi pénitentiaire.

    Au micro de BFMTV, il raconte ce qu'il a vu : "Je pensais que c'était la douane, il y a quelqu'un qui se fait arrêter, il y a des personnes cagoulées, ça ne me choquait pas plus que ça. Plus j'avançais, plus je remarquais que les protagonistes cagoulés, tout en noir, n'avaient pas de brassards de police, de sigle douane, je me suis dis "il y a quelque chose qui ne va pas". À ce moment-là j'ai entendu des coups de feu, l'explosion. je me suis dit il n'y a rien à faire, j'ai accéléré et je suis parti. Le cœur est monté un peu en palpitation", raconte Nicolas.

    Également au péage au moment de l'attaque, un bus transportait des passagers, dont Anaïs. "J'avais mes écouteurs dans les oreilles et je vois d'un coup tout le monde se baisser dans le bus et tout le monde s'est réfugié au fond du bus. J'ai entendu des coups de feu et des gros 'boum'. Il y avait quelqu'un qui criait, comme s'il exigeait un ordre (...) tout le monde était en panique" raconte la témoin au Parisien.

  • Comment se déroule la traque ?

    Depuis 24 heures, la chasse à l'homme est lancée pour retrouver Mohamed Amra, détenu évadé, et le commando de plusieurs hommes qui l'ont extrait du fourgon pénitentiaire dans lequel il se trouvait, tuant deux agents et en blessant grièvement deux autres.

    Rapidement, des premiers relevés sur le terrain ont été effectués par la police scientifique, pour tenter de trouver de premiers indices permettant d'identifier l'un des membres du commando, et notamment sur l'un des véhicules utilisé pour prendre la fuite et qui a été retrouvé brûlé à proximité.

    Mais la traque ne se limite pas à ces relevés. Comme le précise RTL, le passage au crible de milliers de lignes de téléphone et de dizaines de caméras de surveillance est lancé, pour tenter d'obtenir une information sur le commando.

    Au lendemain de l'attaque violente, la trace du commando se perd à quelques kilomètres du péage normand. Le commando a incendié les deux premiers véhicules avant de monter dans un troisième pour s'échapper.

    Autre élément pour les enquêteurs, le coût et la complexité d'une telle cavale, qui peut pousser les fugitifs à faire des erreurs, comme l'utilisation d'une carte bancaire ou la visite à un proche.

  • Une minute de silence devant les prisons

    Comme l'avaient annoncé le ministère de la Justice et les syndicats d'agents pénitentiaires, une minute de silence a été respectée ce mercredi à 11 heures devant les prisons de France en honneur aux victimes. Les journalistes présents sur place montrent cet instant de recueillement respecté à Marseille, Nice ou encore au ministère de la Justice et dans différents tribunaux.

  • Qui sont les deux agents pénitentiaires tués ?

    L'attaque du fourgon pénitentiaire et du véhicule qui l'escortait a fait deux morts et deux blessés graves. Deux agents originaires de Caen, Fabrice M. et Arnaud G. qui travaillaient au pôle de rattachement des extractions judiciaires de la ville.

    L'un des deux agents, Fabrice M. âgé de 52 ans, travaillait pour l'administration pénitentiaire depuis 1996, au grade de capitaine. Pacsé, il devait célébrer dans les prochains jours les 21 ans de ses jumeaux.

    La seconde victime, Arnaud G., 34 ans, était surveillant brigadier depuis novembre 2009. Lors d'une conférence de presse, la procureure de la république de Paris a indiqué qu'il "attendait la naissance d'un enfant" et était marié depuis trois ans. Il "laisse une femme enceinte de cinq mois", avait indiqué Éric Dupond-Moretti plus tôt dans la journée.

    BFMTV a pu échanger avec le père d'Arnaud G., qui a décrit son fils unique comme "un homme à l'écoute, dévoué à son travail". Les trois autres victimes blessées, dont le pronostic vital de l'une d’entre elles est engagé, sont âgées de 48, 52 et 55 ans et sont également pères de famille.

  • Les réactions politiques :

    Au lendemain de l'attaque, de nombreux responsables politiques ont fait part de leur émotion.

    Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur RTL que des moyens "sans précédents" ont été mis en place "pour retrouver non seulement la personne qui s’est évadée, mais pour retrouver le gang qui l’a libéré dans des conditions ignobles", rappelant qu'il "faudra faire aussi le procès de cette sauvagerie qui touche notre société et qui vient tuer des pères de famille".

    Tête de liste LR aux élections européennes, François-Xavier Bellamy s'est rendu devant la maison d'arrêt de Fresnes, bloquée ce mercredi matin, à la rencontre des agents pénitentiaires. "Je suis venu dire à quel point il faut prendre aujourd'hui la mesure de la gravité de la situation", a-t-il déclaré. "Les alertes ne se sont que trop répétées", a-t-il ajouté, soulignant "l'urgence de donner à nos forces de l'ordre et nos forces pénitentiaires les moyens de leurs missions".

    Au sein de son parti, Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée, a dénoncé l'"effondrement de l'autorité dans notre pays", pointant du doigt "des années de laxisme dans notre réponse pénale". "Ces gens-là se croient tout permis, ils n'ont plus de limites, on se croirait au Mexique (...) On ne combattra pas des cartels avec l'angélisme pénal, il faut une révolution pénale dans notre pays", a-t-il lancé sur LCI.

    À l'extrême droite, Éric Zemmour dénonce sur BFMTV une "situation de quasi-guerre civile", assure-t-il, se défendant de vouloir "attiser le feu", et réclame de nouveau une "présomption de légitime défense" pour les forces de l'ordre.

  • De nombreuses prisons bloquées, les agents pénitentiaires en colère

    Au lendemain de l'attaque qui a fait deux morts et deux blessés graves parmi les agents pénitentiaires, la profession fait part de sa colère devant de nombreux établissements pénitentiaires dans l'Hexagone. À Fleury-Mérogis, à Fresnes, à Caen et devant de nombreux autres établissements, le personnel s'est réuni et a bloqué l'entrée, comme le rapportent des journalistes sur place.

    "Pas de parloir, pas d’activité et pas d’extraction judiciaire", explique notamment Didier Kandassamy, secrétaire Local FO à Fleury Mérogis.

  • Ce qu'il faut retenir :

    - 24 heures après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire, la traque continue pour retrouver Mohamed Amra, le détenu extrait du fourgon, ainsi que les malfaiteurs qui l'ont aidé. Devant l'Assemblée, Gabriel Attal a affirmé que "l'enquête progresse", précisant que plus de 450 gendarmes et policiers étaient mobilisés.

    - L'attaque a eu lieu mardi vers 11 heures, au péage d'Incarville (Eure), alors que le détenu était ramené vers la prison d'Évreux après avoir été entendu dans le cadre d'une procédure criminelle dans laquelle il était mis en examen notamment pour tentative d'assassinat.

    - Plusieurs hommes lourdement armés ont utilisé un premier véhicule bélier qui a servi à bloquer le fourgon, permettant aux malfaiteurs de tirer sur le convoi, composé d'un véhicule d'escorte et du fourgon. Deux agents sont morts, et deux ont été grièvement blessés. Les malfaiteurs ont pris la fuite à bord de deux véhicules, qui ont été retrouvés brûlés à proximité.

    - Le détenu évadé, Mohamed Amra, 30 ans, est connu de la justice pour plusieurs affaires, et est désormais visé par une fiche rouge, émise par Interpol, ce qui signifie qu'il est recherché dans le monde entier. Le 10 mai, il a été condamné pour un vol avec effraction par le tribunal judiciaire d'Évreux, et a été incarcéré. Il est également mis en examen "pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort" suite à la mort d'un homme à Marseille en juin 2022. Surnommé "La Mouche", il était également mis en examen pour tentative d'assassinat pour des faits ayant eu lieu à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Enfin, selon Le Parisien, son nom est également évoqué dans le cadre d'une tentative d'assassinat survenue en Espagne, des faits pour lesquels il est soupçonné d'avoir commandité cette tentative sans toutefois être mis en examen dans cette affaire. Plus d'infos ici

    - Après le choc de la mort de deux agents pénitentiaires, de nombreux établissements pénitentiaires sont bloqués ce mercredi, les syndicats réclamant davantage de sécurité autour de leur profession et notamment davantage de visions pour limiter les déplacements de détenus. L'intersyndicale pénitentiaire a été reçue et affirme avoir "été écoutée" par Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, mais maintiennent le blocage des prisons jeudi, dans l'attente d'un accord écrit avec le ministère. Plus d'infos ici

  • "Je ne comprends pas", déclare la mère du détenu

    Au cœur de la chasse à l'homme lancée après la mort de deux agents pénitentiaires lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire, Mohamed A., détenu qui a été libéré par des malfaiteurs, est connu pour trafic de stupéfiants mais également mis en examen pour "enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort".

    Interrogée par RTL, la mère du fugitif a confié ne pas comprendre et a déploré la mort de deux agents pénitentiaires. "Comment on peut ôter des vies comme ça ?", s'est-elle questionnée. Alors que son fils a changé de prisons plusieurs fois, elle aimerait qu'il soit jugé "une bonne fois pour toutes". Elle a aussi affirmé que son fils ne lui parlait pas : "Il ne m'a rien montré, je ne comprends pas".

  • L'attaque du fourgon pénitentiaire filmée par la vidéosurveillance

    Plusieurs médias révèlent les images de l'attaque du fourgon pénitentiaire, filmées par des caméras de vidéosurveillance de l'autoroute A 154. La scène qui dure près de 3 minutes, montre un véhicule percuter par l'avant le fourgon alors qu'il vient de passer la barrière de péages. Puis arrivent ensuite plusieurs individus vêtus de noir qui ouvrent le feu sur le convoi, composé d'un fourgon et d'un véhicule, avant qu'ils ne mettent le feu à leur voiture avant de prendre la fuite.

  • L'autoroute toujours en partie fermée

    "Suite à un incident impliquant un fourgon et une voiture à hauteur de la commune de Val-de-Reuil dans le département de l'Eure (27), l'autoroute A154 est désormais fermée dans le sens Incarville vers Evreux.

    Les équipes d'intervention et de sécurité sont sur le site de l'incident pour assurer la protection du site.

    Un itinéraire de déviation a été mis en place : "depuis l'A13 les usagers voulant prendre l'A154 sont déviés de l'A13 à l'échangeur n°20 de Criquebeuf en direction d'Evreux, empruntent la D321 vers Pont de l’Arche, puis la D6015 direction Incarville et D6154 et retrouvent leur destination d'origine via diffuseur n°1 Val de Reuilen direction d'Evreux". Une fermeture à "durée indéterminée", précise Bison Futé.

  • Mohamed A. impliqué dans une tentative d'assassinat en Espagne ?

    Selon Le Parisien, le nom de Mohamed A. est également évoqué dans une affaire de tentative d'assassinat d'un Français à Marbella, en Espagne. Les faits remontent au 18 juillet 2023 quand, en début de soirée, un homme porteur d'un fusil automatique, le visage camouflé par une casquette et un foulard noir, surgit dans les rues.

    Les images de témoins montrent l'homme tirer à plusieurs reprises, sans toucher personne heureusement, avant de prendre la fuite à bord d'un véhicule conduit par un complice également armé. Le véhicule sera retrouvé brûlé quelques minutes plus tard.

    Signe distinctif repéré par les enquêteurs sur les images de la scène, le tireur est porteur d'un maillot de l'Olympique Lyonnais, ce qui oriente les enquêteurs vers l'Hexagone. En France, la PJ de Rouen récolte des informations estimant que l'opération armée visait à éliminer un Français originaire d'Évreux, Mehdi, connu pour trafic de stupéfiants. Derrière cette tentative d'assassinat, les enquêteurs remontent à Mohamed A., alors incarcéré à la Santé à Paris. Selon les enquêteurs, le conflit entre les deux hommes serait lié à une transaction litigieuse de cannabis.

    Deux semaines plus tard, deux hommes sont tués par balles dans un quartier d'Évreux, parmi lesquels un proche de Mohamed A. Les enquêteurs attribuent l'instigation de ce double meurtre à la cible manquée en Espagne, Mehdi.

  • Vers un blocage massif des prisons ?

    Après la mort de deux agents pénitentiaires dans l'attaque du fourgon qui transportait Mohamed A. ce mardi matin, les syndicats comptent marquer le coup pour alerter sur la dangerosité de leurs missions. La CGT pénitentiaire à Pau annonce un blocage de la maison d'arrêt de la ville mercredi aux premières heures du jour, rapporte France Bleu Béarn. Idem à Perpignan (Pyrénées-Orientales).

    Un mouvement qui pourrait gagner l'ensemble des maisons d'arrêt du pays, selon une journaliste de Ouest France. Parmi leurs revendications directement liées à la mort de deux agents, l'augmentation des visios au lieu de faire des extractions et de faire déplacer les magistrats et avocats jusque dans les établissements pénitentiaires afin de réduire les extractions.

  • Les rares cas de surveillants pénitentiaires tués lors d'une tentative d'évasion

    Des agents pénitentiaires morts lors d'une tentative d'évasion, une chose rare en France. Alors que deux agents sont décédés ce mardi matin lors de l'attaque de leur fourgon, plusieurs journalistes spécialistes relèvent que de tels faits sont rares.

    Le dernier cas en date remonte au 11 septembre 1992 lors d'une évasion collective de neuf détenus à la centrale de Clairvaux (Aube). L'évasion avait été préméditée par trois d'entre eux dont Michel Ghellam, qui avait introduit l'arme dans la prison. Lors de la tentative d'évasion, une fusillade avait éclaté : le surveillant Marc Dormont et le détenu Rémy Morard sont alors mortellement touchés. Pour éviter que la situation ne s'envenime, la direction avait ensuite ordonné d'ouvrir la porte, laissant les huit détenus prendre la fuite. L'un d'eux sera tué lors de sa cavale, les autres arrêtés et condamnés à entre six et vingt ans de prison.

    L'autre cas le plus récent a également eu lieu à la centrale de Clairvaux. En 1971, une prise d'otages orchestrée par deux détenus s'est soldé par la mort d'une infirmière, Nicole Comte et d'un surveillant, Guy Girardot. Après s'être plaint de douleurs, ils avaient été emmenés à l'infirmerie où ils avaient pris en otage un détenu, une infirmière et un surveillant. Le soir, l'assault avait été donné par les forces de l'ordre, mais les deux otages avaient été retrouvés morts, égorgés. Claude Buffet et Roger Bontems ont ensuite été condamnés à mort et exécutés.

  • Une cellule de soutien psychologique pour les témoins

    La préfecture de l'Eure indique qu'une cellule de crise est en cours autour du préfet du département. La préfecture précise qu'une cellule de soutien psychologique est joignable pour les témoins de l’attaque en composant le 15.

    Plusieurs témoins visuels, circulant dans des véhicules à proximité du convoi, ont vu la scène et ont, pour certains, diffusé des vidéos de la scène. D'autres témoins, sonores, ont confié à France Bleu Normandie avoir entendu de nombreux coups de feu.

  • "Nous les traquerons, nous les trouverons et je vous le dis, ils paieront", lance Gabriel Attal

    "Ce matin dans l’Eure, c’est la République qui a été prise pour cible, c’est notre justice, c’est le refus de l’impunité sur lequel on a tiré. Au nom du gouvernement, en notre nom à tous, je veux leur rendre hommage. Notre peine, c’est celle de tout un pays, tout un pays choqué par cette attaque d’une violence inouïe, par sa brutalité et la lâcheté de ses auteurs. Tout un pays est reconnaissant pour l’engagement de ses agents, tout un pays qui ne reculera jamais devant les violences et les attaques", a affirmé Gabriel Attal en préambule des questions au gouvernement.

    Gabriel Attal a ensuite tenu à s'adresser aux agents pénitentiaires. "Nous savons, les Français savent ce qu'ils accomplissent au quotidien. Je veux leur dire que nous serons avec eux, à leurs côtés au quotidien pour continuer à veiller sur leur sécurité pour que l'autorité soit respectée. Pour que force aille toujours à la loi", a lancé le Premier ministre à la tribune de l'Assemblée.

    "Nous les traquerons, nous les trouverons et je vous le dis, ils paieront. Nous le devons aux victimes a leur famille à leurs proches, à tous les membres de l'administration pénitentiaire, nous le devons à tous les Français", a conclu Gabriel Attal.

  • L'hommage de l'Assemblée nationale aux deux agents tués

    En préambule de la traditionnelle séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, sa présidente Yael Braun-Pivet a tenu à rendre hommage aux deux agents de l’administration pénitentiaire tués et aux trois blessés. Elle a tenu a adressé le "soutien" de l’Assemblée nationale, à leurs collègues et à leurs familles.

    "L’Assemblée nationale se tiendra toujours aux cotés de ceux qui servent la République et protègent nos concitoyens", a ajouté Yaël Braun-Pivet. Une minute de silence a ensuite été respectée par l’ensemble de l’hémicycle.

  • Qu'est-ce que le plan Épervier ?

    Déclenché ce mardi après l'attaque du fourgon pénitentiaire, le plan Épervier – qui tient son nom du rapace – est prévu en France en cas d'enlèvement ou d'évasion, lorsqu’il faut rechercher un ou plusieurs individus dans une zone relevant de la gendarmerie. Selon les circonstances, une brigade de gendarmerie mobile, des hélicoptères ou des brigades cynophiles peuvent être envoyés en renfort. Le plan Épervier peut aussi être nommé "plan Milan" si l’opération est déclenchée le jour ou "plan Hibou" si elle l’est la nuit.

    Le plan avait notamment été déclenché en 2009, lors de l’évasion de Jean-Pierre Treiber, ou encore en 2018 après l'évasion du braqueur récidiviste Rédoine Faïd.

    Plus d'infos dans cet article

  • Le fugitif n'était finalement pas DPS

    Contrairement à ce que la procureure de la République avait annoncé dans un communiqué, le fugitif n'était pas un "détenu particulièrement surveillé" (DPS). Le détenu était en revanche Escorte 3, qui reste un niveau de surveillance élevé, mais n'inclut pas obligatoirement la présence de policiers ou gendarmes lors d'un déplacement.

  • "Il y a eu beaucoup de tirs d'un coup, puis une petite latence, et quatre ou cinq tirs après" raconte un témoin

    Après l’attaque d’un fourgon de l’administration pénitentiaire par un commando lourdement armé, qui a fait au moins deux morts, des salariés qui se trouvaient à proximité des lieux racontent à France Bleu Normandie.

    "On a entendu comme des pétards. Mais très vite, on s'est rendu compte que c'étaient des coups de feu, une vingtaine, une trentaine de tirs. On avait les fenêtres ouvertes, c'était assez fort. La police qui arrive, les gyrophares, les sirènes, depuis cela ne s'arrête pas", confie à la radio locale Audrey, salariée d'une agence d'intérim voisine du lieu de l'attaque.

    "Il y a eu beaucoup de tirs d'un coup, puis une petite latence, et quatre ou cinq tirs après. Et puis, cela s'est arrêté, avec un grand silence. Mais en dix ou quinze secondes, pas plus", poursuit-elle.

  • Mohamed A. avait tenté de s'évader il y a deux jours

    Selon une source pénitentiaire, citée par Le Parisien, Mohamed A. qui a été extrait d'un fourgon pénitentiaire par un commando lourdement armé, avait tenté de s'évader deux jours plus tôt.

    Le détenu avait tenté de scier les barreaux de sa cellule à la prison d'Évreux. Suite à cette tentative avortée, il avait été mis en isolement et son niveau de surveillance avait été élevé à "Escorte 3". Deux agents pénitentiaires ont été tués et deux grièvement blessés dans l'attaque du fourgon.

  • "Notre pays est en deuil" : la prise de parole émue d'Éric Dupond-Moretti

    "L'administration pénitentiaire vient de rencontrer l'État-major pour faire le point. Notre pays est en deuil. Ce matin, lors d'une extraction judiciaire entre le tribunal d'Évreux et la prison de Rouen, un homme s'est évadé et pour procéder à cette évasion, ses complices n'ont pas hésité à tirer sur les escortes à l'arme lourde. Deux hommes sont morts. L'un d'entre eux laisse une femme et deux enfants qui devaient fêter leur 21e anniversaire dans deux jours. L'autre laisse une femme enceinte de 5 mois. J'ai d'abord une pensée émue pour eux", a déclaré le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti devant les caméras.

    "Je veux dire que tout, je dis bien tout, sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble. Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien. Ils seront interpellés, ils seront jugés et ils seront châtiés à la hauteur du crime qu'ils ont commis", a ensuite affirmé le Garde des Sceaux.

  • Ce que l'on sait de l'affaire d'assassinat pour laquelle Mohamed A. était poursuivi

    Le détenu extrait de son fourgon par un commando armé est déjà connu des services de police, notamment parce qu'il est soupçonné d'avoir commandité un assassinat à Marseille.

    Les faits remontent au 17 juin 2022, lorsque le cadavre carbonisé d'un homme est retrouvé dans un véhicule incendié dans la commune du Rove, qui jouxte le 16e arrondissement de Marseille. La victime avait visiblement été exécutée au préalable d'une balle dans la tête, rappelle RTL.

    La victime, identifiée quelques jours plus tard, est un homme originaire de la commune de Dreux, dans l’Eure-et-Loir, déjà connue pour trafic de stupéfiants, précisait la Provence à l'époque des faits.

  • "Tous les moyens sont mis en oeuvre pour retrouver ces criminels", déclare Gérald Darmanin

    Après l'attaque du fourgon pénitentiaire dans l'Eure, Gérald Darmanin a annoncé sur X (anciennement Twitter) la mobilisation de "plusieurs centaines de policiers et de gendarmes". "Tous les moyens sont mis en oeuvre pour retrouver ces criminels", a ajouté le ministre de l'Intérieur, qui a présenté ses "condoléances sincères et attristées aux familles endeuillées et aux agents du ministère de la Justice".

  • Emmanuel Macron évoque "un choc" et annonce que "tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime"

    Après l'attaque qui a coûté la vie à plusieurs agents pénitentiaires, et alors que les auteurs sont toujours en fuite, Emmanuel Macron a réagi, affirmant que "la Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues". "Nous serons intraitables" affirme notamment le chef de l'État.

  • Le profil du détenu évadé :

    Des premiers éléments concernant le profil du détenu qui a été extrait du fourgon commencent à être dévoilés.

    L'homme, dénommé Mohamed A. et surnommé "La Mouche", serait âgé de 30 ans et déjà connu de la justice. Avant l'attaque, il venait d'être entendu par le juge d'instruction de Rouen pour une tentative d'homicide à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Le fourgon le ramenait à Évreux (Eure), où il était actuellement détenu.

    Le 7 mai, il a été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal judiciaire d'Évreux pour des vols aggravés, et notamment des vols dans des supermarchés et des commerces situés dans la banlieue de la ville d'Eure, des faits qui remontent à une période allant d'août à octobre 2019.

    Mais Mohamed A. est également mis en examen à Marseille dans un dossier d'homicide volontaire sur un habitant de Dreux (Eure-et-Loir). Les faits, survenus le 17 juin 2022, ont eu lieu à Aubagne (Bouches-du-Rhône), dans un dossier de trafic de stupéfiants.

    Mohamed A. a déjà connu plusieurs établissements pénitentiaires. Il a en effet été détenu aux Baumettes à Marseille, à la prison de la Santé à Paris, et tout récemment à Évreux.

  • Chasse à l'homme en cours, 200 gendarmes mobilisés

    Le plan Épervier a été déclenché pour retrouver le détenu en fuite ainsi que les malfaiteurs. Le plan Épervier consiste en la mobilisation de la gendarmerie, dans le cas présent pour appréhender une ou plusieurs personnes en fuite.

    200 gendarmes, originaires de départements proches, sont mobilisés après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure, selon BFMTV.

  • Le président du Conseil départemental de l'Eure dénonce un "effroyable carnage"

    Dans un communiqué, le président du Conseil départemental de l'Eure, département où l'attaque s'est produite, dénonce un "effroyable carnage". "Je suis glacé d'horreur par cet effroyable carnage" réagit dans un communiqué Alexandre Rassaërt, le président du conseil départemental de l'Eure. L'élu était en déplacement à Val-de-Reuil ce matin en présence du ministre Franck Riester au moment des faits. "J'espère de tout mon cœur que le commando de tueurs qui a perpétré cette attaque sanglante sera rapidement arrêté", ajoute Alexandre Rassaërt qui adresse "ses pensées aux familles des agents du service pénitentiaire".

  • Ce que montre la vidéo de l'attaque :

    Sur les réseaux sociaux, des vidéos tournées durant l'attaque du fourgon circulent et donnent des éléments sur le déroulé des faits.

    On y voit un SUV noir de marque Peugeot, en feu, et qui semble avoir percuté par l'avant le fourgon qui transportait le détenu. Un véhicule d'escorte de l'administration pénitentiaire est également visible sur la vidéo.

    On y voit également deux hommes habillés de noir et munis de fusils d'assaut pointer leurs armes, sans que l'on voie dans quelle direction.

    Une autre vidéo tournée après l'attaque montre l'intervention des secours auprès des victimes.

  • Les réactions politiques :

    L'attaque suscite de nombreuses réactions politiques. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a fait part de ses pensées aux victimes, à leurs familles et à leurs collègues" et indiqué se rendre à la cellule de crise du ministère de la Justice.

    Le député de la circonscription où le drame a eu lieu a réagi sur BFMTV. "Je tiens à apporter mes condoléances et tout mon soutien à l’ensemble des proches, aux familles et collègues des agents pénitentiaires qui sont décédés en faisant leur travail (...) On espère des actions concrètes derrière pour que justice soit rendue", a déclaré Kévin Mauvieux, député Rassemblement national de l’Eure.

    Autre député de l'Eure à avoir réagi, Philippe Brun (PS), qui partage son soutien aux familles et aux agents endeuillés.

    Apprenant l'attaque avec "sidération", le député LFI Ugo Bernalicis a de son côté apporté sa "pleine solidarité aux familles des victimes, à leurs proches, ainsi qu'aux agent.e.s pénitentiaires. l'élu du Nord espère que "les personnes responsables de ces crimes effroyables pourront être appréhendées sans plus de victimes, et traduites en justice".

    "La sidération et la tristesse saisissent chacun d'entre nous devant l'atrocité du crime", a écrit le député Renaissance de la Vienne Sacha Houlié sur X.

  • Ce que l'on sait de l'attaque :

    - Peu après 11 heures, un fourgon pénitentiaire transportant un détenu entre Rouen et Évreux se trouve à hauteur du péage d'Incarville (Eure), sur l'A154. Le fourgon est percuté par une voiture bélier, puis les individus qui se trouvaient à bord, quatre selon une source policière, ouvrent le feu au fusil à pompe.

    - L'attaque, qui visait à libérer le détenu, a fait au moins deux morts parmi les agents pénitentiaires, et trois blessés dont deux ont leur pronostic vital engagé, selon Éric Dupond-Moretti. L'un des malfaiteurs aurait été blessé par un tir de riposte. Les malfaiteurs et le détenu ont pris la fuite à bord de deux véhicules dont l'un a été retrouvé brûlé.

    - Selon Actu 17, le détenu serait Mohamed A., 30 ans, bien connu de la justice notamment pour trafic de stupéfiants mais aussi parce qu'il est soupçonné d'avoir commandité un assassinat à Marseille le 17 juin 2022, selon RTL. La victime, originaire de Dreux, était connu pour trafic de stupéfiants. Selon Le Parisien, son nom est également évoqué dans le cadre d'une tentative d'assassinat en Espagne.

    - Selon Le Parisien, le détenu est originaire du quartier La Sablière à Rouen et est surnommé "La Mouche". Une source policière indique au quotidien qu'il est décrit comme étant à la tête d’un réseau de stupéfiants.

    - En réaction à l'attaque, les syndicats pénitentiaires appellent à une journée "prisons mortes", et réclament notamment la multiplication des visios pour réduire les risques lors des déplacements de détenus.

  • Ce que l'on sait de l'attaque qui a couté la vie à deux agents pénitentiaires

    Selon l'Agence France Presse, l'attaque a été menée à l'aide d'une voiture bélier, qui a percuté le fourgon qui transportait le détenu, entre Rouen et Évreux. Les malfaiteurs auraient utilisé des fusils à pompe pour tirer mortellement sur les trois agents pénitentiaires. Plusieurs autres agents seraient également blessés, selon BFM.

    Toujours selon la chaîne d'informations, des hélicoptères survolent actuellement la zone pour retrouver les individus en fuite. Des gendarmes de la section de recherche locale sont aussi mobilisés tout comme le GIGN central, basé à Versailles, qui est aussi engagé.

  • Plusieurs réactions politiques à l'extrême droite

    Suite à la mort de trois agents pénitentiaires tués lors de l'attaque du fourgon, plusieurs personnalités politiques d'extrême droite ont fait part de leur indignation.

    Jordan Bardella, tête de liste RN aux européennes, évoque son "effroi" et son "immense tristesse" et dénonce "une véritable sauvagerie qui s’abat chaque jour sur la France".

    De son côté, Éric Zemmour écrit que "la France doit se doter des moyens de gagner sans appel la guerre qui lui est déclarée".