Violences, Smic... Ce qu’il faut retenir du "Face à BFM" avec Gabriel Attal

Le Premier ministre, invité de BFMTV ce jeudi soir alors qu’il vient de franchir le cap des 100 jours à Matignon, a répondu aux questions de nos journalistes sur l’actualité nationale, internationale et économique.

100 jours après sa nomination à Matignon, l’heure est à un premier bilan. Gabriel Attal était l’invité de Face à BFM ce jeudi 18 avril sur BFMTV, une émission durant laquelle le chef du gouvernement a répondu aux questions de nos journalistes.

Violence des mineurs, déficit public, conflit entre l’Iran et Israël, européennes, Jeux olympiques… Le Premier ministre est revenu sur les sujets qui ont fait l'actualité ou feront celle de ces prochains mois.

• Il évoque un acte "barbare" après la mort d'un jeune homme à Grande-Synthe

Philippe, éducateur de 22 ans, a été victime d'un guet-apens à Grande-Synthe (Nord) et a été passé à tabac par plusieurs personnes. Il est mort dans la nuit de lundi à mardi. Un acte qualifié de "barbare" par le Premier ministre.

"On parle d'un homme véritablement et manifestement supplicié", a poursuivi le chef du gouvernement qui déclare avoir "une pensée pour cet homme, sa famille, ses collègues".

Face à cette "nouvelle manifestation" de la violence, que Gabriel Attal avait déjà dénoncé ce jeudi matin, le Premier ministre appelle à "remettre l'autorité et le civisme partout dans la société".

• Il dénonce la "grossiereté" et l'"irrespect" du RN

Le chef du gouvernement, critiqué à plusieurs reprises par l'extrême droite et notamment par le Rassemblement national, a réagi aux récents propos tenus par Marine Le Pen à son encontre. La cheffe des députés RN a estimé que "l'autorité va à Gabriel Attal comme un tablier à une vache".

"Une forme de grossièreté et d'irrespect auquel on est habitué malheureusement venant du Rassemblement National", a rétorqué le Premier ministre sur BFMTV.

• Vote de la rémunération de Carlos Tavares: des "sommes choquantes"

Le Premier ministre a réagi à la polémique suscitée par la nouvelle rémunération votée de Carlos Tavares, patron de Stellantis, des sommes "évidemment choquantes". Elle pourra atteindre jusqu'à 36,5 millions d'euros pour l'année 2023, selon le rapport financier annuel de l'entreprise.

"Je ne vois même pas ce qu'on peut faire avec 36,5 millions d'euros par an, c'est des sommes évidemment choquantes pour beaucoup de Français", a déclaré Gabriel Attal.

En parallèle, Gabriel Attal a défendu le salaire minimum français, "parmi les plus hauts d'Europe", après que le président de Michelin Florent Menegeaux a jugé que le Smic n'est pas un "salaire décent".

"L'essentiel c'est la progression salariale", a estimé le Premier ministre qui dit "travailler (sur) un système qui fasse que ça coûte moins cher aux patrons et aux salariés d'augmenter le salaire, surtout quand on est proche du Smic."

• "Une famille brisée": Attal lit la lettre du frère d'une victime de rixes interquartiers

Au cours de l'émission, Gabriel Attal a souhaité lire la lettre qui lui a été adressée par le frère d'un jeune homme, Farid, mort lors d'une "rixe interquartiers". Voici le texte lu ce soir par le Premier ministre:

"Je vous adresse cette lettre pour vous faire part de l'agression de mon frère Farid. L'agression gratuite, brutale et lâche de mon petit frère s'est déroulée le matin lors de son trajet quotidien. La cause pour laquelle Farid a été tué est le phénomène de rixes interquartiers. Ses assassins sont jeunes, souvent connus des services de police, habitués aux gardes à vue et aux réponses judiciaires beaucoup trop légères. Farid, citoyen français et inconnu des services, citoyen français et jeune lycéen de terminale était la cible parfaite. Il a payé le prix de toute cette violence et ça lui a coûté sa vie. La seule erreur de Farid commise ce jour-là a été de laisser son sachet de gâteau dans l'évier de sa cuisine accompagné de son verre de lait à moitié vide, d'un pas précipité pour ne pas arriver en retard à son épreuve avec pour seule arme son sac à dos. C'est une vie gâchée, une famille brisée qui souffre énormément aujourd'hui."

"Les principales victimes de la violence des jeunes, ce sont souvent les jeunes eux-mêmes", a encore déclaré le chef du gouvernement.

• Il dénonce l"entrisme islamiste" à l'école

Gabriel Attal, qui a décidé à la rentrée 2023 en tant que ministre de l'Éducation de l'interdiction du port de l'abaya à l'école, a dénoncé "des groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste", notamment en prônant "les préceptes de la charia dans nos écoles".

Se disant "absolument déterminé" sur cette question, le Premier ministre a indiqué que le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti "prendra une circulaire pénale pour que, quand vous êtes agressé parce que vous ne respectez pas des principes religieux, (soit) retenue une circonstance aggravante, comme c'est le cas quand on agresse quelqu'un parce qu'il a une religion en particulier."

• Il annonce un "contrat" entre les écoles et les familles d'élèves

Alors que plusieurs drames sont récemment survenus aux abords d'établissements scolaires, Gabriel Attal annonce sur BFMTV qu'un "contrat" va entrer en vigueur "à la rentrée prochaine" entre les écoles et les familles.

"C'est important de rappeler à chaque famille ses droits et ses obligations vis-à-vis de l'institution scolaire et de l'éducation de ses enfants", a estimé l'ancien ministre de l'Éducation nationale.

Le Premier ministre, qui souhaite que les chefs d'établissement, les représentants des enseignants et les parents d'élèves y soient associés, "trouverait logique" que l'élève le signe aussi.

• Il justifie la nouvelle réforme de l'assurance chômage pour "inciter à travailler"

"Un modèle social qui incite à travailler". Gabriel Attal a annoncé il y a quelques semaines son souhait de réformer l'assurance chômage qui passerait par une réduction de la durée d'indemnisation des chômeurs.

"Ma priorité c'est de faire qu'il y a ait plus de Français qui travaillent. Cela passe par des rémunérations plus attractives, l'organisation du travail et un modèle social qui incite à travailler", s'est défendu ce soir le Premier ministre, "si on avait le même taux d'emploi que les Allemands on n'aurait quasiment pas de problème pour équilibre nos budgets".

• Pour lui, la campagne des européennes "n'a pas véritablement commencé

Le Premier ministre a jugé que les élections européennes à venir au mois de juin n'ont "pas véritablement commencé" et ce alors qu'il les considère comme étant "les plus importantes depuis que ces élections existent".

"Le vrai débat des européennes n'a pas encore véritablement commencé parce que les oppositions ne veulent pas parler d'Europe", a estimé Gabriel Attal, critiquant par la même occasion l'attitude "pas très respectueuse" de Jordan Bardella de refuser de participer à deux débats entre têtes de listes aux élections européennes,

"J'espère qu’il en acceptera quelques uns car c’est aussi respectueux vis-à-vis des autres candidats", a-t-il commenté sur BFMTV.

Article original publié sur BFMTV.com