Émeutes en Nouvelle-Calédonie : trois policiers blessés par balles, un deuxième gendarme tué... Suivez notre direct

La troisième nuit d'émeute a été "un tout petit peu moins violente", de nouveaux renforts policiers sont en route pour la Nouvelle-Calédonie.

Une troisième nuit d'émeutes a eu lieu en Nouvelle-Calédonie,
Une troisième nuit d'émeutes a eu lieu en Nouvelle-Calédonie, "un tout petit peu moins violente" (Photo by Theo Rouby / AFP)

La Nouvelle-Calédonie a enregistré une troisième nuit d'émeutes, qualifiée d'"un tout petit peu moins violente ", alors que de nouveaux renforts ont été envoyés sur place et que l'état d'urgence est désormais en vigueur.

5 000 émeutiers étaient présents hors Nouméa, et 3 000 à 4 000 à Nouméa. Depuis le 13 mai, 64 policiers et gendarmes ont été blessés. Le bilan fait état de cinq morts dont deux gendarmes et trois Kanaks. Trois policiers ont été blessés par balles ce jeudi.

Gérald Darmanin, qui accuse d'ingérence l'Azerbaïdjan, a écarté la possibilité de retirer le texte visant à dégeler le corps électoral calédonien, à l'origine des violences sur place. Un nouveau Conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron se tiendra à l'Élysée à 11 heures.

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  • À la une

    Ce qu'il faut retenir :

    - Une troisième nuit d'émeutes a eu lieu en Nouvelle-Calédonie, qualifiée d'un petit peu moins violente. 3 000 à 4 000 émeutiers ont été dénombrés à Nouméa cette nuit, et 5 000 hors Nouméa, selon BFMTV.

    - Le bilan fait état de cinq morts dont deux gendarmes et trois Kanaks. Jeudi matin, un gendarme a été tué des suites d'un "tir accidentel". Un décès qui survient après la mort d'un gendarme, décédé mercredi des suites d'une blessure à la tête par balles. Trois gendarmes ont également été blessés par balles jeudi, dont l'un grièvement touché à l'aine.

    - "Ce sont des particuliers qui ont fait usage d’armes", a déclaré le Haut-commissaire de la République promettant de "retrouver" les criminels. Un homme soupçonné d'avoir tué deux Kanaks a été interpellé, selon Gérald Darmanin. "64 gendarmes et policiers ont été blessés" et "près de 200 émeutiers ont été interpellés" depuis lundi, a-t-il précisé. Plus d'infos dans cet article

    - Les dégâts se chiffrent à 200 millions d'euros de dégâts selon la CCI locale. Face aux difficultés d'approvisionnement en médicaments et nourriture, Gabriel Attal a annoncé la mise en place d'un pont aérien.

    - Gérald Darmanin accuse l'Azerbaïdjan d'ingérence en Nouvelle-Calédonie, regrettant qu'une partie des indépendantistes aient fait un deal" avec ce pays. L'Azerbaïdjan dénonce des accusations "infondées". Plus d'infos dans cet article

    - Un échange en visioconférence entre Emmanuel Macron et les élus calédoniens était prévu à l'issue d'un nouveau conseil de défense. Mais cette réunion à distance avec le chef de l'État est annulée, car les élus ne veulent "pas dialoguer les uns avec les autres", indique l'Elysée.

  • Qu'est-ce que le dégel du corps électoral ?

    C'est l'étincelle qui a déclenché les émeutes en Nouvelle-Calédonie. Un projet de réforme de la Constitution visant à dégeler le corps électoral en Nouvelle-Calédonie a embrasé l'archipel, entre indépendantistes et loyalistes.

    Depuis 1998, la liste des personnes pouvant voter aux élections provinciales est gravée dans le marbre. C'est ce projet visant à l'ouvrir à davantage d'électeurs qui est à l'origine des violences.

    Plus d'infos dans cet article.

  • Des renforts arrivent sur place

    Des premiers renforts sont arrivés à Nouméa, alors que la Nouvelle-Calédonie a connu trois nuits d'émeutes consécutives, comme le montre une vidéo partagée par Gérald Darmanin.

    Un autre avion transportant des renforts doit décoller depuis la base aérienne d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Une arrivée prévue d'ici au moins 24 heures, et après les deux escales nécessaires au voyage entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.

    Jeudi matin, Gabriel Attal a annoncé l'envoi de "1.000 effectifs de sécurité intérieure" supplémentaires.

  • Pourquoi le rôle du gouvernement est pointé du doigt dans les émeutes ?

    Plusieurs spécialistes de la Nouvelle-Calédonie pointe du doigt le changement de méthode de l'exécutif sur le dossier, qui serait pour eux responsable, au moins en partie, des émeutes qui ont fait cinq morts dont deux gendarmes, des centaines de blessés et au moins 200 millions d'euros de dégâts.

    "Ça fait trois ans que tout le monde alerte le gouvernement sur le problème de sa méthode, qui consiste à passer en force à la place de privilégier le consensus". "C’est ce type de passage en force qui a déclenché la guerre civile dans les années 1980", rappelle l'anthropologue Benoît Trépied sur France Info. "La question du corps électoral est décisive en Calédonie, c’est déjà cette question qui avait mis le feu aux poudres".

    "Le peuple autochtone kanak a été minorisé et est devenu minoritaire sur sa propre terre", contextualise le chercheur qui rappelle qu'"il y a deux légitimités qui s'affrontent depuis 40-50 ans" : "la légitimité du peuple kanak, qui dit qu'au nom du droit des peuples à l'autodétermination reconnu par l'ONU, c'est à nous de décider du futur de cette île, car nous sommes colonisés" et la légitimité "de l'État français qui dit que la Nouvelle-Calédonie, c'est une terre française et que donc tous les Français votent, même ceux qui viennent d'arriver". Sauf que, poursuit le spécialiste, le gouvernement a déséquilibré la discussion entre les deux camps, car si les discussions entre les deux camps n'aboutissent pas, "le corps électoral sera ouvert par le Congrès réuni à Versailles" au mois de juin, donc "la négociation est profondément déséquilibrée".

    L'idée des accords de Matignon et de Nouméa "est de dire qu'on pense à la Calédonie à l'aune des intérêts de la Nouvelle-Calédonie", a rappelé Benoît Trépied. Mais en pointant du doigt des ingérances étrangères, le ministre de l'Intérieur opère un "réflexe impérialiste. "Ce sont des éléments de langage politico-médiatiques qui circulent à Paris, mais c'est évidemment une façon de détourner l'attention sur la responsabilité du gouvernement, c'est une excuse, fustige Benoit Trépied. Jusqu'à preuve du contraire, elle a été colonisée par la France, pas par la Chine", conclut l'anthropologue au CNRS et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie.

    "On a abouti à cette situation après un certain nombre de coups de boutoir du gouvernement, alors que la situation était calme depuis 30 ans, donc la responsabilité incombe totalement au gouvernement", affirme de son côté Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS. "Depuis la troisième consultation sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 2021, l’État se montre partial. Il a refusé le report du scrutin réclamé par les indépendantistes en raison de la crise sanitaire qui empêchait de faire campagne et a sévèrement frappé les populations océaniennes (...) Puis l’exécutif a lancé des signaux foncièrement négatifs. Sonia Backès, personnalité loyaliste extrêmement clivante dans le pays, a été nommée secrétaire d’Etat à la Citoyenneté. Nicolas Metzdorf, lui aussi très clivant, est nommé rapporteur de la loi constitutionnelle, unilatéralement décidée par l’Etat. Ce que le gouvernement est en train de faire, c’est détricoter l’accord de Nouméa, en arguant, malgré l’abstention, que la démocratie a tranché lors des trois consultations sur l’autodétermination", dénonce-t-elle dans Libé.

  • Un rassemblement ce jeudi soir à Paris

    À partir de 19 heures, un rassemblement de soutien avec les Kanaks est organisé place de la République à Paris, annonce Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. "La provocation du gouvernement et la violence doivent cesser, une mission de médiation indépendante doit être mise en place immédiatement", écrit la syndicaliste.

  • Pourquoi l'Azerbaïdjan est accusé d'ingérence ?

    Gérald Darmanin a directement accusé l'Azerbaïdjan d'"ingérence" en Nouvelle-Calédonie. Depuis plusieurs mois, Bakou apporte un soutien diplomatique aux mouvements indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, mais aussi dans d'autres départements et territoires d'Outre-mer. Dans ce cadre le Groupe d'Initiative de Bakou (Baku Initiative Group, BIG), a été crée, avec l'objectif de "soutenir la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme". D'après FranceInfo, environ 90% des publications du BIG sur les réseaux sociaux "concernent les Outre-mer français".

    Au mois d'avril dernier, Omayra Naisseline, élue indépendantiste au Congrès de Nouvelle-Calédonie, a ainsi été reçue en grande pompe à Bakou. D'après l’analyste en relations internationales Bastien Vandendyck, proche du mouvement loyaliste en Nouvelle-Calédonie, l'Azerbaïdjan serait en fait engagé dans une stratégie de "représailles", en raison de la condamnation par la France des opérations menées par l'armée azérie dans la région du Haut-Karabagh.

    Plus d'infos sur les accusations d'ingérence de l'Azerbaïdjan dans cet article

    Mais l'Azerbaïdjan n'est pas la seule puissance étrangère dont l'ombre plane sur la Nouvelle-Calédonie. Comme le rappelle Le HuffPost, la Chine lorgne sur les mines de nickel, deuxième réserve mondiale de ce minerai indispensable pour fabriquer des batteries de voitures électriques. Quant à la Russie, soutenue par l'Azerbaïdjan, elle cherche, comme elle le fait déjà en Afrique, à répandre un mouvement anti-français et plus généralement anti-occidental.

  • Trois policiers blessés par balles

    Jeudi, trois policiers déployés en Nouvelle-Calédonie ont été blessés par balles, selon le média Actu 17. L'un d'entre eux a été grièvement blessé, touché à l'aine et héliporté d'urgence pour être opéré. Son pronostic vital ne serait toutefois plus engagé.

    Un deuxième a été touché par un éclat de balle à l'oeil et doit être opéré pour sauver son oeil. Le troisième a lui été grièvement blessé à une épaule. Deux gendarmes sont morts depuis le début des émeutes, l'un tué par balles, l'autre par un tir accidentel de l'un de ses collègues.

    Le dernier bilan faisait état de 49 blessés et 31 interpellations en zone gendarmerie et 14 blessés et 165 interpellations en zone police. Face aux violences, Gabriel Attal a annoncé l'envoi d'un millier de forces de sécurité intérieure supplémentaires.

  • Appel au calme de la part de la CCAT, qui condamne les débordements

    Le responsable de la CCAT Christian Tein "appelle au calme" et "condamne les débordements", après trois nuits d'émeutes et la mort d'au moins cinq personnes dont deux gendarmes. Il "présente ses sincères condoléances à toutes les familles endeuillées", dans un entretien accordé au média local La 1ère.

    Une déclaration attendue alors que la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) est dans le viseur de l'État. Cette organisation "est mafieuse, violente, commet des pillages, des meurtres" et n’est "pas politique", a dénoncé Gérald Darmanin au micro de France 2.

    Le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc a lui affirmé que "la CCAT est une organisation de voyous qui se livre à des actes de violences caractérisés, avec la volonté de tuer des policiers, des gendarmes, des forces de l’ordre".

    La CCAT a été créée fin 2023, à la suite d’un congrès du parti indépendantiste l’Union calédonienne. Depuis, elle a appelé à plusieurs reprises à la mobilisation contre la réforme constitutionnelle portée par le gouvernement, qui vise à élargir le corps électoral sur place.

    Plus d'infos sur la CCAT dans cet article

  • Les dernières réactions politiques

    La situation en Nouvelle-Calédonie est au coeur des débats politiques depuis plusieurs jours.

    "Je tiens pour responsable le gouvernement d'avoir engagé une méthode et un calendrier qui n’est pas la bonne, a déclaré ce jeudi Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, lors d'une conférence de presse. Nous souhaitons ce dégel du corps électoral dans le cadre d’un accord plus global", a-t-il poursuivi.

    "Comme les macronistes, les députés de M. Bardella ont voté en faveur de la proposition de loi constitutionnelle à l’origine des drames de ces derniers jours. Qu’ils assument eux aussi leurs responsabilités !", a de son côté réagi Manuel Bompard, député LFI.

    Le parti qui demande "solennellement au Premier ministre l'organisation de toute urgence d'un débat et d’un vote à l'Assemblée nationale en vertu de l'article 50-1 de notre Constitution".

    "L’État ne doit pas reculer : après trois référendums, il est hors de question de laisser la violence l’emporter sur la démocratie. Le gouvernement doit déclencher immédiatement l’état d’urgence pour rétablir l’ordre et la sécurité", a affirmé de son côté François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes.

  • La situation reste "très tendue", les "sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards" affirme Attal

    Le Premier ministre a fait un point sur la situation en Nouvelle-Calédonie. La situation "reste très tendue" sur place, après trois nuits d'émeutes. Gabriel Attal a décrit "des pillages, des émeutes, des incendies" et des "agressions". Pour tenter de rétablir la situation, il annonce "un millier d'effectifs de sécurité intérieure supplémentaires" et affirme qu'il va demander les "sanctions les plus lourdes contre les émeutiers et les pillards".

    De nombreux commerces ont été pillés voire incendiés, tout comme des voitures et des habitations. Les trois premières nuits d'émeutes en Nouvelle-Calédonie ont causé pour 200 millions d'euros de dégâts, a estimé jeudi le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie.

  • La visioconférence avec Macron annulée

    Alors qu'Emmanuel Macron a proposé aux élus calédoniens d'avoir un "échange par visioconférence", qui devait se tenir à l'issue du conseil de défense, l'Élysée annonce que cette réunion à distance avec le chef de l'État est annulée, car les élus ne veulent "pas dialoguer les uns avec les autres".

    Une autre réunion pourrait prochainement avoir lieu à Paris, puisque le chef de l'État a également demandé à son Premier ministre Gabriel Attal de convier, avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, les élus indépendantistes et loyalistes à Paris prochainement pour tenter de relancer le dialogue.

  • Ce qu'il faut savoir sur la CCAT, pointée du doigt par l'État

    Après une troisième nuit d'émeute et des dégâts chiffrés pour l'instant à "des centaines de millions d'euros", Gérald Darmanin a pointé un premier responsable à ses yeux : la CCAT, pour Cellule de coordination des actions sur le terrain.

    Cette organisation "est mafieuse, violente, commet des pillages, des meurtres" et n’est "pas politique", a-t-il dénoncé au micro de France 2. "J’ai assigné à résidence un certain nombre de leurs dirigeants et je continuerai à le faire, l’état d’urgence me le permet", a déclaré le ministre de l’Intérieur, ce jeudi 16 mai.

    Plus tôt, le Haut-commissaire de la République Louis Le Franc affirmait que "la CCAT est une organisation de voyous qui se livre à des actes de violences caractérisés, avec la volonté de tuer des policiers, des gendarmes, des forces de l’ordre".

    Plus d'infos sur la CCAT dans cet article

  • La crainte d'une pénurie alimentaire

    Parmi les difficultés rencontrées en Nouvelle-Calédonie, l'approvisionnement en nourriture et en produits de première nécessité. "L’agglomération va bientôt manquer de nourriture", avait prévenu le haut-commissaire, mercredi.

    Car de nombreux commerces, supermarchés ont été vandalisés et pillés, rendant difficiles pour les habitants l'achat de nourriture, d'autant que le trajet jusqu'aux supermarchés est rendu délicat en raison des barrages routiers.

    Si des conteneurs de nourriture arrivent au port, les acheminer jusqu'aux magasins reste délicat. Face à la situation, Gabriel Attal a annoncé la mise en place d'un "pont aérien" qui "permettra le retour de l’ordre et de garantir l'approvisionnement de l'île en produits essentiels".

    La situation est notamment délicate dans les EHPAD. "Le fournisseur de notre prestataire de restauration a brûlé mardi. Mercredi, nous sommes allés à la recherche de nourriture. On a quasiment dévalisé les rayons d'une supérette, mais avec autant de personnes à nourrir, c'est pas des stocks énormes. Ils sont rationnés depuis aujourd'hui, et d'ici demain, je crains qu'on n'ait plus de nourriture", témoigne la directrice d'un établissement auprès de La 1ère.

  • La situation critique dans les hôpitaux

    Après trois nuits d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, les autorités recensent des centaines de blessés dont 64 policiers et gendarmes. Parmi les causes des blessures, les tirs à balles réelles, alors qu'au moins un habitant sur quatre possède une arme à feu enregistrée.

    "J'ai traité principalement des blessés par balles [...] mais aussi des gens brûlés", confie un chirurgien de l'hôpital de Nouméa sur BFMTV.

    Face à l'afflux de blessés, les hôpitaux commencent à manquer de ressources. "Nous manquons de sang (...) La réserve est de 90 poches et nous en consommons un grand nombre par jour. C'est très urgent", a-t-il indiqué. "Une personne dialysée a besoin de se rendre dans un centre toutes les 48 heures, au-delà, c'est vital", a souligné Louis Le Franc, haut-commissaire de la République.

    Un centre de don du sang a été "vandalisé", selon le haut-commissaire. "Je demande aux émeutiers de ne pas s'en prendre à ces structures", a-t-il appelé. face à cette situation, Selon le média La 1ère, des poches de sang sont censées être livrées par avion depuis l'Hexagone pour répondre aux besoins urgents, en attendant que la situation revienne à la normale. Plus d'infos dans cet article.

  • Au moins un habitant sur quatre possède une arme à feu

    Les armes à feu aux mains des civils sont responsables de quatre des cinq morts dénombrés en Nouvelle-Calédonie. Selon un article de La 1ère qui date de novembre 2022, on dénombrait près de 64 000 armes en circulation enregistrées, soit un habitant sur quatre qui est propriétaire d'une arme à feu.

    À cela s'y ajouterait 64 000 à 128 000 armes non recensées et illégales, selon les chiffres du Haut Commissariat de Nouvelle-Calédonie pour 272 000 habitants. Une opération d'abandon simplifiée des armes a même été mise en place pour inciter la population à se désarmer.

  • Le retour à l'ordre, "préalable à la poursuite du dialogue", martèle Attal

    À l'issue d'une nouvelle cellule de crise présidée par Gabriel Attal, le Premier ministre a rappelé que le retour à l'ordre était un "préalable à la poursuite du dialogue". "Tout, je dis bien tout, est mis en œuvre pour que les Calédoniens retrouvent l’ordre et le calme auxquels ils ont droit. C’est un préalable à la poursuite du dialogue que j’appelle de mes vœux", a notamment écrit le chef du gouvernement.

  • Pourquoi Tiktok a été interdit en Nouvelle-Calédonie

    Parmi les mesures prises par l'État pour tenter de rétablir l'ordre en Nouvelle-Calédonie, l'interdiction du réseau social Tiktok. Si les autorités n'ont donné aucune précision sur l'interdiction de ce réseau social en particulier, Le Monde relève que d’après des messages d’élus du gouvernement local diffusés par des internautes calédoniens sur Facebook, l’application a été ciblée parce qu’y "circulent des messages de haine et d’appels à la violence".

    L'interdiction de Tiktok est rendue possible par la mise en place de l'état d'urgence, qui permet le blocage d’un service de communication au public en ligne "provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie".

    Une mesure loin de faire l'unanimité, y compris au sein de la majorité. Le député spécialiste des questions sur les réseaux sociaux Éric Bothorel s’est interrogé mercredi sur le fait que cette mesure puisse être "[contre-productive] en contribuant à alimenter le narratif de ceux qui cherchent à nous nuire en désignant l’État français comme liberticide".

    Une première en France, bien que l'idée ait déjà été évoquée en juin dernier par Emmanuel Macron, lors des émeutes suite à la mort de Nahel. Emmanuel Macron avait évoqué l’idée de "couper les réseaux sociaux" lorsque "les choses s’emballent".

  • Ce que l'on sait des victimes :

    Après trois nuits d'émeutes, le bilan fait état de cinq morts : deux gendarmes et trois Kanaks.

    - Le gendarme décédé mercredi est âgé de 22 ans, est mort des suites d’une blessure par balle à la tête. Il appartenait à l'escadron de Melun. Selon Actu 17, les gendarmes "ont été attaqués dans une embuscade alors qu’ils étaient en train de dégager des barricades sur une route. Les militaires ont ouvert le feu pour se défendre". Les faits ont eu lieu dans le secteur de Plum, au sud de l’archipel, a précisé la gendarmerie.

    - Jeudi matin, Gérald Darmanin a annoncé le décès d'un deuxième gendarme des suites d'un "tir accidentel". "Le décès serait consécutif aux blessures générées par un tir accidentel, alors que les gendarmes s’engageaient pour assurer une mission de sécurisation", explique le ministère dans un communiqué. D'après la gendarmerie nationale à BFMTV, le gendarme préparait un véhicule blindé quand il a été tué accidentellement. Sa mort n'est pas intervenue sur une zone d'émeutes, a indiqué la même source.

    - Les trois Kanaks tués sont une jeune fille de 17 ans, et deux hommes de 20 ans et 36 ans, a précisé le Haut-commissaire de la République. "Les auteurs des crimes des quatre victimes décédées sont des assassins. Ce sont des particuliers qui ont fait usage d’armes", a-t-il déclaré, promettant de "retrouver" les criminels. Gérald Darmanin a annoncé l'arrestation de "la personne responsable des deux morts kanaks".

  • Un deuxième gendarme tué

    Jeudi, Gérald Darmanin a annoncé la mort d'un deuxième gendarme des suites d'un "tir accidentel", sans donner davantage de détails sur les faits ou sur la victime. Un premier gendarme est décédé mercredi des suites de ses blessures par balle à la tête. "64 gendarmes et policiers ont été blessés" et "près de 200 émeutiers ont été interpellés" depuis lundi, a-t-il précisé. Trois civils sont également décédés depuis le début des émeutes.

  • Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à la situation en Nouvelle-Calédonie, après une troisième nuit d'émeutes.